Plus de dix ans après l’adoption d’une loi imposant aux communes la réalisation d’aires d’accueil et de stationnement pour les Gens du voyage, à peine la moitié des places prévues sur toute la France sont aujourd’hui ouvertes. Les personnes vivant en caravane sont contraintes de s’installer là où elles le peuvent, faute de possibilités régulières. Les premiers responsables de cette situation tendue sont ceux des maires qui ne respectent pas leurs obligations légales, sans que les préfets ne les y contraignent, comme la loi le prévoit. L’injustice serait patente de sanctionner aveuglement les victimes de ces carences de l’Etat et des collectivités territoriales, sans offrir de perspectives d’accueil.
A la différence de tous les autres français, une loi discriminatoire de 1969 impose toujours aux personnes vivant en caravane un contrôle policier régulier, avec l’obligation de carnets de circulation à faire viser tous les trois mois au commissariat ou en gendarmerie. Ainsi sous surveillance constante, avec une liberté de circulation en France sous contrainte, incapables de s’arrêter là où ils le souhaitent, exclus en pratique du droit de vote du fait d’un délai dérogatoire de trois ans pour s’inscrire, ces « Gens du voyage » peuvent légitimement être défiants envers des pouvoirs publics qui les traitent en citoyens de seconde classe. Aprés les multiples expulsions connues dans notre département :
CENT NOISEEN(NE)NES S'ENGAGENT AUPRES DE TOUS !
A l’initiative de Alternative Libertaire, la FCPE, Lutte Ouvrière, la LDH, le MRAP, le NPA, le PCF, le SNU-IPP, les Verts
ENGAGEMENT SOLIDAIRE VIS A VIS DES POPULATIONS (Roms ou autres) VIVANT DANS LES BIDONVILLES
Mai 2009 – Diego 7 ans à Bobigny ; février 2010 – Stéfan 3ans et Francesca 15 mois à Orly ; avril 2010 – Laurencio 5 ans à Gagny. Ces enfants sont morts dans l'indifférence quasi-générale, dans l'incendie des bidonvilles où ils vivaient avec leurs parents.
Combien d'autres noms devront allonger cette liste macabre pour que l'indignation véritablement collective, oppose un refus catégorique à cette précarité extrême ?
Leurs parents, citoyens européens, sont venus notamment de Roumanie et de Bulgarie, poussés par des siècles de discriminations, en quête d'une vie meilleure.
Ils font partie de populations arrivées en France ces dix dernières années, habitants de baraquements misérables, construits sur des terrains laissés vacants, sur les bords d'autoroute, de canal, en périphérie des grandes villes. Car, en effet, ici et maintenant, des hommes et des femmes à l'instar des familles de ces enfants, continuent à être confrontés de façon très virulente, à l'ostracisme et à la xénophobie.
Ils sont l'objet d'expulsions répétées avec destruction de leurs abris de fortune, le plus souvent au mépris des lois en vigueur.
Du fait entres autres, de l'errance contrainte d'un lieu à un autre, ils se trouvent exclus des droits les plus élémentaires. Ils ne peuvent bénéficier d'un suivi médical que leur état de santé pourtant imposerait.
Le peu d'enfants scolarisés, ne peuvent l'être de manière continue. Beaucoup n'ont aucune possibilité de s'inscrire et /ou de fréquenter un établissement scolaire. Tous vivent dans un état d'insécurité permanente, particulièrement traumatisant pour les plus jeunes.
Rappelons que ces conditions de vie inacceptables, sont principalement dues à la position du gouvernement français qui impose aux Bulgares et aux Roumains, des mesures transitoires, restreignant l'accès à l'emploi et par conséquent à la protection sociale bien qu'ils soient citoyens Européens.
A Noisy le Sec, comme ailleurs dans le département, des familles ont par nécessité vitale et non par choix, installé leur cabane, unique toit provisoire dont elles peuvent disposer.
A Noisy le Sec comme ailleurs, la situation d'abandon dans laquelle cette population se trouve, est obligatoirement génératrice de tensions aiguës avec le voisinage.
Pourtant, à Noisy comme ailleurs, elle subit autant, voire davantage que l'entourage proche, les nuisances en matière d'hygiène notamment, dont il est plus simple de la rendre responsable alors qu'elles ne sont que conséquences de son dénuement.
Pourtant à Noisy comme ailleurs nous devons refuser le retour des bidonvilles.
Pourtant à Noisy comme ailleurs toute personne a le droit de vivre dans un logement décent ou un lieu d'habitation adapté.
Aujourd'hui, laisser les phénomènes de rejet s'installer, c'est prendre le risque de rendre la situation totalement ingérable à plus ou moins court terme. Aujourd'hui plus que jamais, il est impératif de condamner très fermement et ouvertement, les réactions racistes.
Si chacun seul et isolé, peut se sentir impuissant face à cette question des bidonvilles évidemment complexe, elle doit être posée avec force de façon collective à chaque niveau de responsabilité. Prendre position clairement renvoie à la volonté politique et au respect des valeurs républicaines.
A Noisy le Sec, nous pouvons ensemble interpeller les différents échelons impliqués et nous joindre par exemple au mouvement qui exige l'abrogation du statut provisoire sur le droit au travail seul moyen de favoriser durablement l'insertion.
Mais nous avons aussi à prendre l'engagement concret de faire avancer leurs droits.
Dans un premier temps nous nous engageons à ;
• Défendre leurs droits au travail et leur accès à l’emploi.
• Défendre la stabilité sur le territoire des familles qui ont dû s'y installer, en attendant des solutions de logements et de lieux d'habitations adaptés.
• Défendre et favoriser l'accès à l'hygiène (installation de points d'eau et de toilettes, mise à disposition et ramassage régulier de containers à ordures...)
• Défendre l'accès à la santé (suivi médical adapté, vaccination, consultation PMI et de planning familial...)
• Défendre l'accès à la scolarisation pour tous les enfants
• Favoriser la connaissance et la reconnaissance mutuelle de toutes les populations pour fabriquer un lien social solide.
Les 104 premiers signataires noiséens :
Nicole Auxenfants, Cris Beauchemin, Estelle Beauchemin, Emilie Beguin, Eva Berger, Anne Berthelot, Brigitte Bezier, Eric Bourbres, Gaelle Brynnhole, Jean-Paul Burot, Yves Chaumard, Claude Chedal, Alain Chiappini, Danièle Clayette, Joëlle Claette,Stéphane Clayette, Christiane Cocquart, Christophe Cottard, Anne Laure Coulibaly, Claude Coulbaut, Joel Couvé Xavier Cramard, Céline Curt, Christine Darchez, Stéphane Dauchez-Mariage, Noelle Daumont, Patrick Decreus, Jean-Michel Delarbre, Anne Déo, Monique Dereboul, Véronique Fontaine, Céline Freyss, Maité Gallou, Yves Gallou, Jocelyne Garangui, Gilles Garnier, Jean-Paul Garnier, Gérard Gautheron, Gérard Gladieux, Florence Goguel, Sylvain Goldstein, Charline Gouhier, Sylvain Gouhier, Gabriel Guiche, Marie-Thérese Guyon, Boussad Habbad, Patrick Hamon, Roseline Hamon, Héléne Hanania, Céline Jalat, Claudine Joubert, Christine Labbe, Pascale Labbé, Sylviane Labbé, Liliane Lascoux, Patrick Lascoux, Nadine Lauthelier, Nadine Le Clère-Dorigné, Didier Lemoine, Patrick Lepaingard, Adriana Le Rille, George Le Rille, Clément Leonard, Marie Madeleine Le Sausse, Malika Lounis, Philippe Malthet, Clotilde Maillard, Antonin Mariage, Francoise Maurin, Mohammed Mechmache, Madjid Mendaci, Michèle Mercier, Guillaume Mignard, Brigitte Montbellet, Elise Montbellet, Arnaud Monfort, Denise Monsel, Ryad Mokrane, Lola Maritsens, Fabienne Nenez, Roland Pavot, Marielle Pouillard, Nicolas Renard, Michèle Richard, Dominique Robbe, Serge Robineau, Jean-Claude Roger, Marie-Andrée Roginsky, Olivier Sagette, Jeanette Sarrabeyrouse, Michèle Sarrabeyrouse, Olivier Sarrabeyrouse, Pierre Sauve, Mériem Sebaï, Samia Sehouane, Laurent Teboul, Gilles Thomas, José Tovar, Patrice Tranchant, Guy Trésallet, Nathalie Trubert, Alain Tubiana, Véronique Vaude, Akli Zoughebi
Pour faire circule cet appel : téléchargez le document à retourner aux organisations signataires :
engt noisy pétition
engt noisy pétition2