Un arrêté municipal d’évacuation sous 48h vient d’être notifié aux habitants du bidonville des Coquetiers, à Bobigny (93). Les arguments sont prévisibles : incendies précédents, risques d’incendie, amoncellement de déchets.
L’ordonnance du TGI du 2 juillet dernier avait pourtant refusé l’évacuation de ce même terrain, entre autres en répondant point par point à ces arguments en précisant qu’il n’y avait pas d’urgence quant au risque et à la sécurité des personnes, que l’expulsion ne mettrait pas fin à la situation de précarité et aux risques auxquels sont exposés les habitants, mais ne ferait que les transférer ailleurs.
Cet arrêté, après tant d’autres, aura de graves conséquences sur la vie des 80 ou 90 familles concernées, dont certaines sont établies à Bobigny depuis plus de quatre ans. 90% des enfants sont scolarisés, ils fréquentent les centres de loisirs, classes vertes, colonies de vacances. 4 ou 5 d’entre eux devraient faire bientôt leur première rentrée scolaire, avec le soutien d’associations pour les vaccinations et les inscriptions. Il existe en effet un travail coordonné des associations sur ce terrain, tant du point de vue de la santé que de la scolarité, de l’accompagnement vers l’emploi (25 inscrits à Pole emploi). C’est tout cela qui risque d’être détruit. Ces familles ont fait la preuve de leur volonté d’intégration... aux autorités de montrer qu’elles sont prêtes aussi à intégrer ces hommes, femmes et enfants qui ne demandent que ça !
Le collectif Romeurope 93 soutient les habitants du bidonville des Coquetiers dans leur demande de solutions alternatives à l’évacuation, passant par la viabilisation du terrain dans l’attente de solution pérenne pour chacune des familles. La Mairie de Bobigny, le département, la région et l’Etat doivent coopérer afin de trouver les terrains et les moyens nécessaires.
Le Tribunal Administratif statuera lundi à 14h30 sur un référé déposé par les habitants des Coquetiers. Le collectif Romeurope 93 appelle à les rejoindre lundi à 17h devant la Mairie de Bobigny.