Déclaration commune
Les organisations qui agissent au quotidien avec les familles Rroms sur le département se sont rencontrées préalablement à cette réunion. Elles tiennent à préciser à l’ouverture de cette séance comment elles envisagent la concertation qui s’impose pour organiser dans des conditions dignes l’avenir des personnes et les familles aujourd’hui réduites à vivre dans des campements dans des conditions de dénuement que tout le monde connait.
Précisons tout d’abord que les termes du mail qui accompagnait l’invitation « réunion relative à l'anticipation et à l'accompagnement des opérations d'évacuation des campements illicites, notamment à la préparation de l'évacuation du site situé à l'angle du bld Mont d'Est et de la rue Georges Méliès à Noisy-le-Grand » nous semblent mal augurer d’une réelle volonté de construire des solutions positives pour les familles concernées. Cette convocation envoyée à la hâte (dans un délai de trois jours, week-end compris) semble surtout restreinte à la question de l’évacuation. Mais dans l’esprit de la circulaire interministérielle du 26 août, il nous semble prioritaire d’examiner préalablement l’ensemble des questions à traiter afin d’imaginer des solutions dignes avec les occupants des terrains, et non seulement de traiter de la mise en œuvre de décision de démantèlement des campements.
C’est en tout cas dans cet esprit que nous entendons aborder cette réunion. La plupart des terrains font l’objet de décisions de justice pouvant conduire à une évacuation. Celui de Noisy le Grand n’échappe pas à la règle. Et les conditions de vie y sont assurément détestables. Notre objectif premier est d’examiner comment améliorer ces conditions en recherchant des solutions alternatives, fut-ce telles transitoires.
Aussi, dans un premier temps, nous souhaiterions que vous nous précisiez :
1. Quelles sont les mesures prises par l’Etat déconcentré en Seine Saint-Denis pour mettre en œuvre la circulaire du 26 aout dernier ?
2. Quels sont les moyens institutionnels de l’Etat et des collectivités locales mis en œuvre ?
3. Quelle est la conduite envisagée pour assurer un véritable diagnostic social précisant notamment les besoins en matière de logement, de santé, de scolarisation, pour l’ensemble des familles et personnes concernées ?
4. Quel dispositif de concertation, non seulement conjoncturel, est-il envisagé avec les associations et les personnes concernées ?
Pour notre part, jusqu’à ce jour, notre constat est amer :
- Non seulement rien n’est fait pour rendre les conditions de vie de ces familles moins insupportables, mais quand elles ne sont pas chassées des lieux qu’elles occupent avec destructions de leurs maigres biens, elles se voient régulièrement intimidées.
- Non seulement rien n’est fait pour faciliter l’accès aux soins, la scolarisation des enfants, mais tout est fait pour les rendre plus difficiles, voire impossibles.
- Non seulement cette politique de la répression et du laisser-faire ajoute de la misère à la misère, mais elle encourage les réactions de rejet, voire de xénophobie et de racisme, d’une partie de la population.
Nous attendons donc de cette première réunion qu’elle marque un changement.
Pour nos organisations, la circulaire interministérielle du 26 août dernier ne doit pas être un rideau de fumée derrière lequel on poursuit la politique menée antérieurement, tout en essayant d’impliquer les associations dans le tri des cas sociaux. C’est donc dans l’espoir de voir s’imposer une nouvelle logique de prévention, de solidarité et de respect des droits, préalable à toute nouvelle évacuation brutale, que nous abordons cette réunion.
Les associations du 93 : Collectif de Bobigny - Convivances Noisy le Grand - Défense des Enfants International - LDH – Médecins du Monde - MRAP – RESF – Secours Catholique.