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  • : Communistes libertaires de Seine-Saint-Denis
  • : Nous sommes des militant-e-s d'Alternative libertaire habitant ou travaillant en Seine-Saint-Denis (Bagnolet, Blanc-Mesnil, Bobigny, Bondy, Montreuil, Noisy-le-Sec, Pantin, Rosny-sous-Bois, Saint-Denis). Ce blog est notre expression sur ce que nous vivons au quotidien, dans nos quartiers et notre vie professionnelle.
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17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 21:25

Enfin, la campagne présidentielle est finie.

Comme l'AL l'écrit en Une de son mensuel, nous pouvons maintenant "Passer aux choses sérieuses", c'est-à-dire aux luttes sociales. Néanmoins, il est utile de revenir sur ces présidentielles, car la relation dialectique entre ces élections et les luttes sociales a fait, et fait encore, débat, au sein d'AL.

Quelques chiffres

Un élément saillant de cette élection est le score énorme de l'extrême-droite. Plus de 6 millions de voix pour le F-Haine, c'est son meilleur score national. En Seine-Saint-Denis, Marine Le Pen a obtenu 72335 voix, soit nettement plus que son père en 2007 (52518 voix) et même en 2002 (70326 voix). Même dans notre département, où le score fasciste est nettement inférieur à la moyenne nationale, la progression des idées frontistes est indéniable.

L'abstention au niveau national a été relativement faible. Même en tenant compte des non inscrits ou des votes blancs et nuls, le nombre de votes exprimés aussi bien au premier qu'au second tour doivent interroger les tenants d'un abstentionnisme vitrifié dans le dogmatisme anarco-anarchiste.

En Seine-Saint-Denis, les suffrages exprimés sont de 533915 votes au premier tour et 540822 votes au deuxième tour. La participation séquanodyonisienne est donc en recul par rapport à 2007 (580643 votes au premier tour et 564542 au deuxième tour), mais en très forte hausse par rapport à 2002  (396476 votes au premier tour, et 463189 au second tour). L'idée que les quartiers populaires se détourneraient du cirque électoral relève donc en grande partie de l'auto-intoxication.

Rendez-vous référendaire raté

La position largement majoritaire au sein d'Alternative libertaire a été le refus de donner la moindre consigne de vote, que ce soit au premier ou au second tour. Mais une minorité, dont une partie du Collectif Alternative libertaire 93, a défendu le vote contre Sarkozy.

En effet, le vote à la présidentielle, qui plus est dans le cas où un sortant figure parmi les candidats et candidates, revêt d'abord et avant tout une dimension référendaire. La première et principale question posée aux électeurs et électrices n'est pas "qui voulez-vous pour président?" (question dont la réponse nous importe assez peu tant que le choix se limite à choisir entre divers degrés de gestion libérale du capitalisme), mais bel et bien "avez-vous été satisfaits de la politique menée pendant le mandat qui se termine?". Autrement dit, l'enjeu premier de cette élection était de se prononcer sur la politique de casse sociale menée par Sarkozy et ses complices depuis 5 ans. En cela, la continuité logique des positions d'Alternative libertaire au cours des 5 dernières années aurait dû être de se placer clairement et ostensiblement dans le camp du refus de cette politique. On ne peut pas rester indifférent à la victoire symbolique pour le camp du patronat qu'aurait eu une victoire de Sarkozy. Le sens d'un tel résultat aurait été: vas-y, continue à casser tous les droits et à aggraver les injustices.

Le fait qu'il n'y ait rien à attendre de Hollande ne change rien à cette nécessité de marquer fortement un refus de la casse sociale menée par Sarkozy. De la même manière, Alternative libertaire s'était prononcé clairement contre le Traité constitutionnel européen, sans pour autant entretenir la moindre illusion sur le fonctionnement des institutions européennes tel qu'il est hors de ce traité. Voter contre la politique de casse sociale de Sarkozy impliquait certes de voter (au second tour en tout cas) pour un candidat dont nous n'attendons pas grand-chose. Qu'importe? Il ne s'agit là que d'une conséquence incidete, un point strictement tactique et somme toute très secondaire par rapport au fait de se positionner clairement dans le camp du refus des régressions sociales de ces dernières années. Après tout, un tel positionnement tactique est explicitement prévu par le texte fondateur d'AL, le Manifeste pour une Alternative libertaire.

Antisarkozysme social

D'ailleurs, le mouvement social (et en premier lieu les syndicats) ne s'y est pas trompé. Le 1er mai, la très grande majorité des cortèges syndicaux reprenait principalement des slogans anti-Sarkozy. L'Union syndicale Solidaires, après le 1er tour, "constate qu’il est temps de tourner la page de Nicolas Sarkozy". La CGT se réjouit du "rejet [massif] de la politique antisociale et autoritaire que Nicolas Sarkozy a menée durant 5 ans". Car les mouvements sociaux sont conscients de la nécessité d'obtenir des victoires symboliques comme la défaite de Sarkozy, d'obtenir symboliquement une majorité d'idée, de montrer que le refus de la casse sociale gagne dans les coeurs et dans les esprits, à défaut de gagner dans les lois. Loin de nous l'idée qu'un changement électoral puisse assurer à lui seul le développement des luttes et plus encore leur victoire. Ce n'est pas une condition suffisante. Mais une condition nécessaire à de telles victoires, c'est d'avoir une majorité d'idée. Certes, être minoritaire n'empêche pas une lutte d'être légitime. Mais le plus souvent, ça l'empêche d'être victorieuse.

La défaite de Sarkozy est ressentie comme une victoire (symbolique, mais une victoire quand même) par la grande majorité des mouvements sociaux, en tant que rejet de la casse sociale menée ces dernières années.

Alternative libertaire a toujours revendiqué la primauté des luttes sociales, et ses militants et militantes s'y investissent masssivement. L'incapacité d'AL à prendre la mesure du rejet du sarkozysme et l'importance de sa défaite pour les mouvements sociaux est donc d'autant plus étonnant.

 

Laurent Scapin

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