Face à ce déni de démocratie, toutes les fédérations syndicales de La poste appellent le personnel à la grève le 24 novembre prochain, et à discuter de la poursuite de cette journée dés maintenant
Le succès de la votation citoyenne du 3 octobre contre le projet du gouvernement montre à quel point les usagers sont attachés au service public postal. 2,3 millions d’usagers dont plus de 75000 en Seine Saint-Denis se sont déplacés pour exprimer leur refus de la privatisation de La Poste. 97% des suffrages exprimés disent non au changement de statut La réussite de cette initiative populaire est un formidable écho à la mobilisation des postiers du 22 septembre dernier. Notre combat pour la défense du service public postal est largement soutenu par la population. L’opinion publique n’est pas dupe et n’a pas la mémoire courte. Elle sait quoi penser des propos du gouvernement jurant qu’il ne s’agit pas d’une privatisation.
Donc à nous d’agir ! Il ne faut surtout pas s’arrêter là. Le moment est venu de gagner le retrait du projet de privatisation.
Nous devons être massivement en grève le 24 novembre pour stopper le projet du gouvernement et de la direction De La poste. Le 24 nous devons nous réunir pour discuter de la poursuit du mouvement.
ASSEMBLEE GENERALE DES GREVISTES, le 24 novembre à 10h30 à la bourse du travail de Bobigny
Inquiet du succès de l’opposition à leur projet, le gouvernement et la Direction de La Poste, au lieu de prendre en compte les millions de voix qui s’élèvent contre la privatisation, multiplient les mensonges et le mépris à l’égard de tous ceux qui s’y opposent. Le président doit organiser un referendum afin que chacun puisse s’exprimer sur l’avenir d’un service qui appartient à tous.
Postiers, élus, usagers, faisons nous entendre !
Faux arguments et vrais mensonges
Pourquoi privatiser la Poste : « parce que celle-ci aurait besoin de 2,7milliards d’euros pour se développer et se moderniser » nous répondent en cœur le gouvernement et Jean-Paul Bailly. Pourtant, il n’y a aucune obligation de changer le statut de La Poste.Rappelons que l’Etat doit 800 millions d’euros par an à La Poste au titre de la compensation des missions de service public assurées par La Poste (aide aux tarifs de la presse, aménagement du territoire…). Cette compensation réglerait tout problème de financement.
Par ailleurs, l’Etat s’est engagé pour plus de 20 milliards dans le capital des banques françaises. Il peut prêter 20milliards aux banques privées et il serait impossible de faire 8 fois moins pour un service public.
D’autre part, le gouvernement annonce qu’il va apporter 7 milliards d’euros au développement du fret ferroviaire, sans pour autant qu’il soit question de changer le statut de la SNCF.
Quant à l’argumentation qui vise à faire porter la responsabilité de la privatisation à l’Europe, elle est proprement mensongère. La dernière directive européenne prévoit certes l’ouverture totale du marché du courrier à la concurrence au 1er janvier 2010, mais elle n’oblige en aucun cas les Etats membres à transformer leurs opérateurs publics en Société Anonyme.
2,7milliards, pour quoi faire ?
Il est évident que ces 2,7 milliards d’euros ne serviront ni à moderniser le service public (déjà budgétisé dans les projets de La Poste), ni encore moins à améliorer les conditions de travail des postiers. Non, la vérité est tout autre. Cet argent servira à acheter des entreprises en France et à l’étranger, comme l’avait fait en son temps France Télécom, provocant un gouffre de 70 milliards d’euros (comblés par de l’argent public).
Un peu d’histoire.
« Imprivatisable ». C’est le néologisme forgé par Estrosi, le ministre de l’industrie pour tenter de déminer la question de la privatisation. Les expériences passées ont largement démontré la crédibilité de ce type d’argument ainsi que la valeur des promesses gouvernementales
En 1996, avant la transformation de France Telecom en société anonyme, Michel Bon, le PDG à l’époque, affirmait que l’Etat conserverait plus de la moitié du capital. Aujourd’hui, l’Etat ne détient plus que 26% du capital…
Plus récemment, en 2004 Nicolas Sarkozy alors ministre des finances déclarait devant l’Assemblée Nationale : « EDF-GDF ne sera pas privatisée, ni aujourd’hui ni demain » Depuis GDF a été privatisée et a fusionné avec Suez, l’Etat n’est plus qu’actionnaire minoritaire… Dernièrement, Jean-paul Bailly en a rajouté une couche « Gaz de France n’a jamais été un service public national, le service public n’est pas au cœur de l’activité de GDF ». Il faudrait peut-être arrêter de prendre les habitants de ce pays pour de parfaits imbéciles.
Nos gouvernants et dirigeants doivent cesser de nous mentir et mettre fin au projet de changement de statut.