Mardi 17 mai, plus de 70 personnes ont occupé le 3ème de l'Hôtel du Département à Bobigny, l'étage des élus du Conseil Général de la Seine-Saint-Denis. Il s'agissait des personnels de la Direction des Systèmes d'Information, en grève contre l'éjection d'un collègue contractuel et pour un changement des méthodes de management.
Cette mobilisation est historique. Les plus anciens et plus anciennes le confirment: jamais les informaticiens du Département ne se sont mis en grève de manière aussi massive et unanime. C'est la preuve d'un profond malaise. De nombreux agents faisaient grève pour la première fois de leur vie: ils se sont rendus compte que ce mode d'action est aussi pour eux. Voici donc un acquis pour l'avenir.
On peut s'étonner de plusieurs choses concernant la manière dont ce conflit est géré par la hiérarchie.
- Alors que le préavis de grève était posé depuis une semaine, aucune négociation, aucune discussion n'a été entamée pour tenter de désamorcer le conflit. Pire, les élus prétendent qu'ils n'ont même pas été informés de la grève! Pourtant, les tracts étaient placardés dans toute la DSI et à chaque étage de l'immeuble Européen II, qui regroupe de nombreux services centraux.
- Prétendument dans l'ignorance du conflit, les élus étaient absents alors que le mardi est censé être leur jour de permanence au Conseil général. Il a fallu forcer le directeur de cabinet, Jean-Luc Porcedo, à organiser une réunion avec Frédéric Molossi, en charge des relations sociales et président de la Commission Technique Paritaire et du Comité Hygiène et Sécurité. Si les élus rencontrés (Bally Bagayoko et Azzedine Taïbi, puis Frédéric Molossi) ont su faire preuve d'une certaine écoute sans pour autant donner satisfaction aux revendications, l'encadrement supérieur (Jean-Luc Porcedo, puis Philippe Yvin, directeur général des services) s'est montré d'un mépris, voire d'une agressivité, qui confirment les raisons de la mobilisation.
Les grévistes ont imposé d'être reçus en assemblée générale, et non pas en petite délégation comme demandé par l'encadrement supérieur. Tout le monde a ainsi pu entendre les réponses faites, avoir l'opportunité de s'exprimer, et contrôler les mandats donnés, en particulier sur la plate-forme revendicative. Celle-ci porte sur la réintégration du collègue éjecté, la gestion des personnels en général et des contractuels en particulier, et le management de la DSI.
Une partie des engagements ont été tenus: proposition faite au collègue pour rester au Département, première réunion de travail planifiée pour travailler sur les autres revendications. Mais c'est la mobilisation des personnels de la DSI qui permettra d'obtenir réellement satisfaction. Pour maintenir cette mobilisation, une nouvelle heure d'information syndicale est prévue le 23 mai, et un nouveau préavis de grève a été déposé pour le 24 mai.