Les bourses mondiales recommencent à s'affoler et à chuter. Rien d'étonnant. Toute personne ayant plus de deux neurones savaient pertinemment que la crise des subprimes (et ses conséquences) n'était qu'une répétition pour une crise encore plus grande, encre plus forte, avec des conséquences sociales encore plus dramatiques. En effet, strictement rien n'a été fait pour mettre fin à la spéculation. Or le capitalisme se nourrit de "crises".
La nouvelle cible de la spéculation, ce sont les "dettes souveraines", c'est-à-dire l'argent que des institutions privées se targuent de pouvoir émettre en lieu et place de la collectivité. C'est formidable: lors des subprimes, les Etats ont filé du pognon aux banques et aux spéculateurs, qui maintenant l'utilisent pour mettre ces mêmes Etats à genoux! Les deux parties sont de toutes façons d'accord: ce sont les travailleurs qui paieront les pots cassés.
Avec ce nouvel emballement des bourses, les média ressortent leur discours en boucle sur l'angoisse des "marchés". Les marchés ont peur que..., les marchés craignent que..., les marchés attendent que..., blablabla... Les "marchés", ce sont le nouveau croque-mitaine. Ils ont remplacé le diable moyen-âgeux pour faire peur au populo. Ces "marchés" sont toujours présentés de manière désincarnée, impersonnelle. A entendre les journalistes, les décisions et les actes des "marchés" seraient ni plus moins qu'un phénomène naturel, quelque chose sur lequel on n'a aucune prise, comme la pluie ou la marée.
Or ces "marchés" sont très concrets. Ils ont des visages et des noms. Ce sont les spéculateurs, les actionnaires et les dirigeants des grandes organisations financières (banques, fonds d'investissement, FMI, banque mondiale). Mais évidemment, si les journalistes disaient tous les matins "les spéculateurs sèment une nouvelle fios le désordre dans l'économie mondiale", ça pourrait provoquer des réactions un peu plus virulentes, ciblées et efficaces que lorsqu'ils euphémisent sur "les marchés sont inquiets".
Arrêtons de croire aux marchés, et attaquons les fumiers qui préparent une nouvelle crise sociale d'ampleur.