le 15 juillet 2012 (article du site de L'Observatoire des inégalités)
Un peu plus de 40 % des ouvriers partent en congés chaque année, contre 70 % des cadres supérieurs. Et encore, entre catégories, on ne part ni aussi souvent, ni aussi longtemps, ni dans les mêmes conditions. 47 % de la population n’est pas partie en vacances en 2010 selon les données du Crédoc Vacances 2010 : Les contraintes financières favorisent de nouveaux arbitrages. Le taux de départ en vacances a légèrement augmenté du milieu des années 1980 jusqu’à la fin des années 1990. Depuis, il s’est sensiblement réduit.
Qu’est-ce que partir en vacances ? Les données présentées ici considèrent que l’on part en vacances quand on part pour au moins quatre nuits consécutives hors de chez soi pour des raisons non-professionnelles. Du coup on englobe dans le même mot des congés très différents : une semaine à la campagne vaut autant que quatre semaines aux Seychelles.
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Des inégalités qui se creusent
Depuis la fin des années 1990, les écarts se creusent selon les niveaux de vie. Parmi les couches aisées, on a assisté à une baisse de 13 points entre 1998 et 2001, mais sur l’ensemble de la période le taux de départ reste de l’ordre de 80 %. Pour les familles modestes le taux baisse et ne remonte pas ensuite : il a perdu 14 points entre 1998 et 2009, de 46 à 32 %.
Pourquoi on ne part pas
la moitié des personnes ne sont pas parties en vacances car elles n’en avaient pas les moyens financiers. Il faut dire qu’une semaine de location équivaut souvent à un demi-Smic. D’autres ne partent pas pour des raisons de santé (13 %), familiales (11 %) ou professionnelles (11 %). Moins d’une personne sur dix n’est pas partie par choix.
Taux de départ en vacances selon la catégorie sociale
71 % des cadres supérieurs partent en congés contre 41 % des ouvriers. Plus on monte dans l’échelle sociale, plus on a de chances de partir en vacances.
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Taux de départ en vacances selon les revenus
Le niveau des revenus détermine en grande partie le fait de partir en vacances ou non : seuls 35 % des foyers aux revenus inférieurs à 900 euros mensuels sont partis en 2010, contre 78 % de ceux qui disposent de plus de 3 100 euros. De fait, un "budget vacances" pour une famille peut représenter plusieurs milliers d’euros : impossible pour la majorité des bas salaires.
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Ceux qui partent plusieurs fois
Partir est une chose, mais les vrais privilégiés sont ceux qui peuvent le faire plusieurs fois par an. C’est le cas pour 22 % de la population. Les cadres sont 43 % à être dans ce cas, mais les ouvriers quatre fois moins nombreux. Pouvoir s’offrir des congés hors de l’été reste un luxe pour la grande majorité.
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Prendre l’avion reste un privilège |
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Prendre l’avion pour ses déplacements personnels ou professionnels est loin d’être une pratique démocratisée. La moitié des voyages sont réalisés par les 2 % des personnes les plus riches. En 2008, les 10 % des habitants les plus riches ont fait en moyenne 1,3 voyage aérien, alors que jusqu’aux 50 % les plus pauvres, le nombre moyen de vols est proche de zéro (moins de 0,2, soit un voyage tous les 5 ans). Pour la grande majorité des personnes, prendre l’avion est impossible financièrement, même avec le développement des compagnies à bas prix. Source : La mobilité des Français, panorama issu de l’enquête nationale transports et déplacements 2008, ministère des transports, décembre 2010. |
En savoir plus : Crédoc, enquête « Conditions de vie et Aspirations des Français »
Vacances 2010 : Les contraintes financières favorisent de nouveaux arbitrages, octobre 2010.
Un désir de renouveau des vacances d’hiver, juillet 2010.
A lire sur notre site :
Qui part en vacances l’hiver ?
Qui reçoit des aides financières pour ses vacances ?
Partir en vacances n’est pas donné à tout le monde
Article mis à jour le 11 février 2011