3 décembre 2009
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19:00

Inscription : le parcours du combattant
Tout d'abord, il faut se pré-inscrire en tant que demandeur d'emploi. Les problèmes commencent dès cette étape. Je m'inscris via le site Web du Pôle Emploi. Tout semble se dérouler correctement, j'ai même le dossier récapitulatif final. Je devrais être recontacté dans les prochains jours. J'attends. Rien. Je me dis qu'ils doivent être débordés, c'est ce qu'on entend partout. Encore quelques jours : toujours rien. Je me rends au Pôle Emploi de Bondy. J'explique mon cas à la personne à l'accueil. Elle vérifie : aucune trace de mon inscription. Je n'existe pas dans leur base de données. Je lui montre le dossier récapitulatif qui prouve que j'ai bien fait l'inscription. "Oui, ça arrive. Je vous conseille de recommencer par téléphone".Re-belote, en appelant le 39 49. Cette fois, ça fonctionne, puisque je suis convoqué au Pôle Emploi de... Pavillons-sous-Bois. Pour l'inscription, c'est là-bas, pas à Bondy. A l'accueil, on me demande une pièce di'dentité. Mais la personne tique devant ma carte nationale d'identité périmée de quelques jours. Ca ne lui va pas. "Mais une carte d'identité , même périmée si c'est de moins de 10 ans, est un justificatif d'identité officiel". Pas pour le Pôle Emploi, qui se permet donc d'avoir des exigences administratives largement au-delà de la loi. Ok, j'ai quand même besoin de m'inscrire, je me tape donc un aller-retour pour aller chercher mon passeport.
Dans la salle d'attente, je suis... tout seul. Il paraît pourtant que le Pôle Emploi est débordé, à cause de la crise. La Seine-Saint-Denis échapperait-elle à la crise ? J'ai peine à le croire...
D'abord, l'inscription administrative. Deux personnes en face de moi mettent 45 minutes à recopier les informations que j'ai déjà fournies lors de ma pré-inscription. Ils semblent perdus. Je commence à me demander où je suis. Puis ils me présentent le montant de mes allocations. Je demande des explications sur le calcul du délai de carence, qui me paraît incongru. "Je ne sais pas, c'est l'ordinateur qui le dit". Bon, ben si c'est l'ordinateur qui le dit...
Proposer un poste de carpe à un lapin
Ensuite, un conseiller doit m'orienter dans ma recherche d'emploi. Comme si j'avais attendu Pôle Emploi pour chercher un boulot. Rapidement après quelques questions, le conseiller tourne son écran vers moi et me laisse le guider. Il est clair qu'il ne connaît rien à mon secteur. On ne peut pas tout connaître, mais là, c'est un peu comme s'il proposait un poste d'électricien à un architecte sous prétexte qu'ils bossent tous les deux dans le bâtiment. Il lui faut absolument me sortir au moins une offre, je le laisse me refiler la première qui vient et qui n'est pas trop délirante, même si je sais que je n'y postulerai pas.Quelques semaines plus tard, convocation à un premier entretien, au Pôle Emploi de Bondy. Nous sommes 4 ou 5 à attendre devant la grille à 9h. Des grands panneaux interdisent formellement de serrer la main des personnels, pour cause de... grippe H1N1. On est alors en plein été, et les cas ne se bousculent pas. Je suis reçu rapidement.
La personne comprend autant mon secteur que la précédente. Elle se contente de lire avec moi les annonces, de passer à la suivante quand je justifie pourquoi elle ne me concerne pas, et de me l'imprimer si elle est susceptible de m'intéresser. J'aurais aussi bien pu le faire tout seul chez moi. Surtout quand c'est pour poireauter parce que "l'informatique ne marche pas". Je ne sais pas qui est le responsable du centre de services, mais là encore, je veux bien sa place...
APEC aux abonnés absents
Au bout de quelques rendez-vous, elle se rend compte qu'avec mon CV, l'APEC serait plus indiquée. Je lui avais déjà dit, dès le premier rendez-vous, que je trouve l'essentiel des offres qui me concernent sur le site de l'APEC, pas sur celui du Pôle Emploi. Il lui a juste fallu 3 rendez-vous pour intégrer l'information. Elle me propose donc un suivi par l'APEC. Pas de souci. Mais elle n'a pas de place actuellement. Ah. Elle me tiendra au courant dès qu'une place se libère. Ok.Ca ne tarde pas. Quelques jours plus tard, je reçois une convocation... bientôt annulée par l'APEC qui m'informe qu'il y a eu une erreur d'agenda ("de la part du Pôle Emploi", dit mon interlocutrice) et qu'en fait il n'y a pas de place. Ils renvoient mon dossier au Pôle Emploi, qui me reconvoquera.
Mais rien ne vient. Je m'en inquiète auprès de ma conseillère. Elle n'était pas au courant ! Et l'e-mail que je lui avais envoyé le jour même pour l'avertir ?
Bref, elle me donne une nouvelle date. Mais nouveau coup de fil de l'APEC : j'ai dépassé les délais d'inscription auprès de l'APEC. J'explique que ce n'est pas moi, c'est le Pôle Emploi qui s'est chargé des démarches, et que j'aurais dû avoir un rendez-vous un mois plus tôt, mais que c'est eux qui l'ont annulé. Rien à faire. Hors délai, c'est hors délai. J'avertis la conseillère Pôle Emploi qui fulmine. On sent que c'est le grand amour entre Pôle Emploi et APEC. Un vrai esprit de collaboration au service des demandeurs et demandeuses d'emploi...
Actualisation à actualiser
En plus de ces rendez-vous, il faut chaque mois actualiser sa situation, soit par téléphone, soit sur le site Web. Là encore, c'est assez folklorique.Il arrive que tout semble fonctionner sur le site Web, mais que l'actualisation ne soit tout simplement pas enregistrée. Il faut alors recommencer par téléphone. Je ne sais qui était le chef de projet sur leur site Web, mais je veux bien la place, au fait.
Il arrive aussi que l'actualisation de la situation sur le site Web soit tout simplement inaccessible. Pas uniquement l'actualisation, d'ailleurs! C'est toute l'authentification qui merde. Pas d'accès à son espace personnel, pas de possibilité de répondre aux annonces, et donc, pas d'actualisation. Oh, ça ne dure jamais très longtemps. Un ou deux jours. Suffisamment pour énerver, retarder le versement des indemnités et louper une opportunité.
Manifestement, la fusion ANPE-Unedic est un immense succès: personnels paumés, informatique pitoyable. Le but réel est atteint: faire chier ces "feignasses de chômeurs" et justifier par l'absurde le transfert de missions de service public au privé, une fois le Pôle Emploi privé des moyens de remplir sa mission. Une belle réussite sarkoziste, ce sabotage.