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  • : Communistes libertaires de Seine-Saint-Denis
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26 juin 2012 2 26 /06 /juin /2012 18:50

La sexualité dans les banlieues selon le journal Causette

par Sylvie Tissot

Un article tiré du site Internet Les Mots sont importants (ici)

18 juin 2012

 

http://lmsi.net/IMG/lmsi-logo.png

 

J’ai acheté le numéro d’avril de Causette pour le reportage consacré aux violences sexuelles chez les élus. Je l’ai lu avec grand plaisir, heureuse qu’un journal trouve enfin légitime d’aborder cette question sans complaisance, sans fausse symétrie entre les parties en présence. J’avais même décidé de m’abonner à ce journal, un petit peu plus féministe que la plupart des féminins, quand, par malheur, je suis tombée sur « la chronique du Dr Kpote » et son effrayant voyage dans l’horrible banlieue de la Seine-Saint-Denis. Et là, douche froide et incrédulité : autant de clichés sur deux petites pages  ?

 

Dans un décor qui ne laisse la place à rien d’autre que la morosité et la laideur, le chroniqueur dresse en quelques mots le portrait des jeunes lycéennes de Bondy qu’il a rencontrées : systématiquement en retard, déjà un joint dans les poumons, et le casque aux oreilles. Soit.

 

Puis dans un bref compte-rendu des discussions qu’il a eues avec elles, cet « animateur de prévention » décrit une sexualité qui oscille entre répression et envies d’ailleurs. Entre l’inévitable « grand frère » prêt à les renvoyer au bled s’ils les suspectent d’avoir des relations sexuelles, et le rêve de coucher avec un « toubab du secteur pavillonnaire », seul, semble-t-il, à même de les faire « jouir » [1].

 

Car la sexualité dans les cités ne semble être rien d’autre qu’une lente descente aux enfers : « aujourd’hui, c’est en bas que ça se passe, en dessous du niveau de vie, dans les caves. En quelques années, on est passé du paradis à l’enfer, de l’apesanteur à la pesanteur, du bleu azur au gris dégoût ».

 

Quand un journaliste ne renonce à aucun cliché, aucune approximation, aucune contre-vérité pour le plaisir de quelques « bonnes » formules, c’est vraiment que lui est tombé bien bas.

 

En banlieue, on baise donc dans les caves, où «  ça pue l’urine et les déchets, la bricole et les embrouilles  ». Parfois dans les locaux à poubelles. Et de terminer sur ce triste constat : dans l’hôpital de la ville, « plus de 5% des interruptions volontaires de grossesse concernent des mineures  ».

 

En quoi le fait que les IVG soient accessibles aux mineures est-il un problème ? En plus d’être aliénées, plongées dans la violence et dans la crasse, faudrait-il en plus que ces jeunes filles de milieu populaire culpabilisent quand elles veulent disposer de leur corps comme elles l’entendent ? Au racisme de classe, au racisme anti-jeunes, au racisme tout court, se mêle un propos bien antiféministe.

 

Que fait cet article dans Causette ?

P.-S.

Cet article a été envoyé au service Courrier du journal mais n’a reçu aucune réponse.

Notes

[1] Bien-sûr, comme l’a montré par exemple la sociologue Isabelle Clair, la domination masculine est bien présente dans les banlieues, et opère par le biais d’un strict contrôle de la sexualité des filles et du stéréotype omniprésent de la « pute » (Les jeunes et l’amour dans les cités, Colin, 2008). Mais réduire la vie des filles de cités à cette réalité, et à cela seulement, est plus que problématique.

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