Les organisations syndicales CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires et UNSA appellent pour le mardi 31 mai à une série de manifestations, rassemblements et grèves dans tout le pays. Il s’agit d’une mobilisation unitaire portant sur le blocage des salaires dans les trois fonctions publiques, et demandant notamment une revalorisation des grilles indiciaires et une refonte de la politique salariale dans la fonction publique.
En effet, la situation est la suivante : alors que la dernière augmentation des traitements date du 1er juillet 2010 à hauteur de 0.50 %, le pouvoir sarkozyste a décidé de geler toute revalorisation du point d’indice pour les années 2011 et 2012. Pour information, entre 1999 et 2010, le point d’indice a augmenté de 9.93 % pendant que les prix ont augmenté durant la même période de 19.20 %. Cela signifie que la réelle progression des salaires des agents des trois fonctions publiques se sera paradoxalement traduite durant la décennie passée en baisse tout aussi réelle du pouvoir d’achat. Une hausse des salaires induisant relativement une baisse du pouvoir d’achat : voilà une contradiction supplémentaire à mettre au crédit d’un capitalisme dont la logique de basse pression salariale contraint l’ensemble du salariat, dans le privé comme dans le public, à payer la facture de la crise bancaire depuis 2007 ! Ne restent alors, comme seule marge de manœuvre pour les agents de la fonction publique victimes de la compression du traitement (soit la part réglementaire obligatoire incluse dans la rémunération indiciaire), que les primes et autres indemnités négociables dans le cadre du régime indemnitaire propre aux hôpitaux, services de l’Etat et collectivités territoriales.
Le coût de la crise bancaire est aussi supporté par les fonctionnaires !
De plus, les cotisations salariales de retraite ont augmenté au 1er janvier 2011, et continueront à le faire chaque année pour les amener en 2020 au niveau des cotisations du régime général (soit 10.55 %). Par ailleurs Georges Tron (Il est trop ce Tron ! Tron, le troufion de Sarkozy), le secrétaire d’Etat à la fonction publique territoriale, quand il ne passe pas son temps comme il le prétend à pratiquer la « réflexologie » avec des employées municipales de la collectivité dont il est le maire, a souhaité associer les collectivités à l’effort collectif de réduction des dépenses publiques. Le gel des dotations aux collectivités territoriales pendant trois ans serait ainsi le moyen de les faire participer à la révision générale des politiques publiques (RGPP). Le but de cette politique influencée par le modèle anglo-saxon du New Public Management est donc de diminuer la dépense publique afin de favoriser la politique fiscale destinée aux plus hauts revenus, ainsi que de ménager un espace disponible pour la valorisation du capital des entreprises privées intéressées par ce processus de désengagement de l’Etat en termes de service public.
Se battre pour la revalorisation des grilles indiciaires et le « dégel » du point d’indice, ce n’est pas pour renforcer le pouvoir d’achat et relancer la consommation comme nous y incitent les nostalgiques de la relance keynésienne du capitalisme. Se battre pour répartir dans un sens plus égalitaire la distribution des richesses, c’est donner plus de puissance revendicative et combattive aux agents de la fonction publique, afin qu’ils et elles assurent à la population les missions universelles de service public la protégeant de la prédation capitaliste !