C'est la guerre. Le général Sarko le dit et le répète. Dès qu'il a besoin de créer un écran de fumée, hop, il annonce une nouvelle "guerre".
Il est en guerre contre les délinquants (qu'il crée avec sa politique antisociale et que son hystérie répressive depuis 10 ans qu'il est aux manettes des flics n'a pas contribué à calmer). En guerre contre les bandes (sauf les associations de malfaiteurs appelées "conseils d'administration" et la terrible bande de l'UMP qui jouit d'une impunité totale), contre la fraude (mais seulement si elle vient de chômeurs ou chômeuses, pas si elle vient de Liliane Bettancourt et de son complice Woerth), contre les jeunes (mais pas les apprentis-dictateurs des Jeunes populaires qui truquent les scrutins). Contre les vieux bientôt en retraite, qui vont devoir attendre plus longtemps; contre les vieux déjà en retraire, qui pourront attendre longtemps une revalorisation de leurs pensions. Contre les chômeurs et le chômeuses qui seraient tous des escrocs. Contre les précaires, jamais assez flexibles. Contre les travailleurs et les travailleuses, qui n'en font jamais assez et ont l'outrecuidance de réclamer un peu plus pour leur labeur. Contre les grévistes ("sales terroristes!"). Du coup contre les syndicalistes.Contre ceux qui ne veulent pas travailler le dimanche. Contre ceux qui ne veulent pas travailler la nuit. Contre ceux qui croient encore à la notion de jour férié ou de vacances. Contre ceux qui croient au progrès et à la justice sociale. En guerre contre les enseignants, trop nombreux, forcément; contre les infirmiers et les infirmières, les toubibs des hôpitaux publics, trop chers, forcément. Contre les étudiants, pas assez flexibles, et trop chers, eux aussi. Contre les quartiers populaires, contre les campagnes, contre les villes. Contre les paysans étranglés par les dettes. Mais contre les restaurateurs ou les cafetiers, ça, non.
Il est en guerre contre les étrangers, tous membres de l'anti-France. En guerre contre les sans-papiers, bouc-émissaires idéaux. Contre les Roms, contre les Tziganes, contre les Roumainset les Bulgares qui n'enferment pas suffisamment leurs soit-disant "populations dangereuses", bref en guerre contre tout ce qui peut raviver dans l'esprit malade des piliers de comptoirs la peur du "voleur de poule" ou du "plombier polonais". Contre les Africains, "pas entrés dans l'histoire". Contre les Irakiens et les Afghans. Contre les FARC, contre les grévistes boliviens, contre les terroristes de tous poils. Contre les Allemands, qui exportent trop. Contre les Chinois, qui exportent trop aussi. Contre les Grecs qui ont été assez bêtes pour faire ce qu'il prônaient il y a quelques années. Contre les Espagnols, qui vont aussi plomber les notes financières européennes, alors qu'il les citait en exemple pour leur spéculation immobilière crétine pendant sa campagne.
Il y a aussi pour Sarko les guerres de papier, les guerres pour du beurre, les guerres où il s'agit juste de se payer de mots. La guerre contre les paradis fiscaux (merci pour eux, ils vont très bien), contre le capitalisme "amoral" (comme s'il pouvait y avoir un "capitalisme moral"! Bouffon, va), contre la fraude fiscale (Liliane Bettancourt en tremble encore!), contre le fraude financière des partis politiques (Eric Woerth va très bien, merci pour lui). La guerre contre la spéculation financière (tout en faisant les quatre volontés des terroristes des agences de notation). La guerre contre les licenciements (combien d'emplois détruits en France, déjà? Combien détruits par l'Etat?). Tout ça, c'est bidon.
Mais la guerre sociale de Sarkozy contre le prolétariat est bien réelle elle. Nous prenons des tartes dans la gueule quotidiennement. Combien sommes-nous à nous dire non? A refuser, à bouger, à se mobiliser? Si peu. Même les 2 millions dans la rue contre la casse des retraites en juin paraissent dérisoire en comparaison de la guerre totale menée par l'UMP. Et même pour ceux qui refusent, l'action ressemble trop souvent à du pacificisme bélant. Les mobilisations paraissent ridicules face aux attaques. Comme se défendre avec une brindille face à une division de blindés.
Puisque c'est la guerre (et ce n'est pas nous qui le disons, ce sont nos ennemis de classe), à la guerre comme à la guerre! Puisque l'UMP et le gouvernement déclarent la guerre aux classes laborieuses, tous les membres et représentants de ces instances acceptent automatiquement d'être traités en ennemis combattants. Contrairement à eux, nous essaierons d'appliquer les conventions internationales sur les prisonniers de guerre.
Face à une guerre totale et assumée de destruction sociale, il faut passer à l'offensive.