COLLECTIF DE SOUTIEN AUX ROMS ET BULGARES TURCOPHONES DE BOBIGNY
Le Collectif de soutien aux Roms et Bulgares turcophones de Bobigny, soutenu par la LDH 93, le MRAP 93, l'association Merilin dans notre ville (de Noisy le Sec) et RESF 93, a adressé à M. Stéphane Troussel, Président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis et à l'ensemble des Conseillers généraux, un courrier les invitant à abandonner une procédure en urgence visant à l'expulsion de familles vivant dans un bidonville rue des Coquetiers à Bobigny.
C'est en prenant comme prétexte cette extrême urgence, que le Conseil Général peut se permettre de faire fi de l'application d'une circulaire interministérielle " relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites" publiée le 26 août dernier qui prévoit l'organisation d'un "travail coopératif afin de dégager pour les personnes présentes dans ces campements, des solutions alternatives".
Les collectivités territoriales doivent être associées à ce travail, qui comprend l'établissement d'un diagnostic, la mise en place d'un accompagnement des personnes avec le souci de la continuité de scolarisation des enfants, l'accès aux droits et des solutions d'hébergement et d'accueil.
Ces personnes sont arrivées là depuis près de trois ans suite à diverses expulsions, et les rejeter à la rue les contraindra à s'installer ailleurs dans des conditions encore plus précaires, à se reconstruire dans la plus grande détresse des abris de fortune en plein hiver. Pourtant, de nombreux enfants du terrain sont scolarisés, l'association Médecins du Monde intervient régulièrement et le Collectif de soutien aux Roms et Bulgares de Bobigny y poursuit une démarche d’accès aux droits.
Tant que des solutions alternatives aux bidonvilles ne seront pas envisagées, les expulsions à répétition ne résoudront pas plus les problèmes des personnes concernées que ceux posés au voisinage ou aux municipalités de la région.
Quand l'application de la Circulaire sera-t-elle effective, sans les détournements que constituent l'invocation du motif d'extrême urgence ou les faux semblants comme les propositions de relogement en hôtel pour seulement quelques familles et pour deux ou trois nuits ?
Les personnes concernées ont obtenu un report de l'audience; la requête du Conseil Général sera examinée par le Tribunal Administratif de Montreuil le 21 février. Les soutiens seront les bienvenus.
S/c MRAP 93 - 22 rue Salvador Allende 93000 BOBIGNY
Contact : andreacaizzi@yahoo.fr
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