Usager(e)s, ce qu’on veut, c’est le service maximum tous les jours !
Sarkozy et son gouvernement annoncent avec tapage vouloir instaurer un « service minimum » dans les transports les jours de grève. Que savent-ils de nos problèmes d’usagers, eux qui, justement, ne prennent jamais les transports publics, notamment les trains de banlieue, et ne s’intéressent démagogiquement au sort des usager(e)s et à la réalité du service public que les jours de grève ?
Ce sont quoi, les vrais problèmes de ceux et celles qui prennent le train pour aller bosser, pour tenter de trouver un boulot, pour aller voir leur famille ? C’est avant tout les retards, les trains supprimés, les trains surchargés, les trains mal nettoyés, les gares désertées !
Et ça, ce que nous vivons tous les jours, ce n’est pas dû aux grèves, mais bien aux choix de la direction de la SNCF, obnubilée par le « tout TGV » et qui oublie sa mission de service public pour le plus grand nombre.
La SNCF économise sur tout !
- Avant, les trains étaient envoyés à la « grande révision » tous les 500 000 km. Maintenant, ils sont révisés tous les millions de km. Qui pourra s’étonner alors que les pannes soient plus nombreuses ?
- La durée qui sépare deux révisions des installations fixes (voies, signaux, réseau électrique) a également été doublée, ce qui produit exactement le même résultat !
- Le nombre de cheminot(e)s de réserve a été diminué. Résultat, quand un cheminot est indisponible (maladie, accident, retard), trop souvent il n’est pas remplacé, et comme son train ne roule pas tout seul, il reste au garage !
- Alors qu’elle communique sans limite sur le nouveau « TGV est », dont la mise en place s’est d’ailleurs accompagnée d’une hausse des tarifs de près de 30%, la SNCF et les autorités régionales se font plus discrètes sur l’état du matériel et le refus opposé aux demandes de renouvellement du matériel, et refusent de chiffrer ce que coûterait une généralisation de la réfrigération des trains de banlieue !
Ce sont bien de meilleures conditions de transport, au quotidien, que réclament les usager(e)s et leurs associations !
Salarié(e)s des transports publics et usager(e)s veulent un service public maximum !
Le gouvernement se moque éperdument des besoins des usagers. S’il met en avant le « service minimum », c’est pour s’attaquer au droit de grève et tenter de casser les secteurs professionnels qui résistent pour ensuite s’en prendre aux salarié(e)s dans leur ensemble !
Le patronat, la droite, les financiers qui nous gouvernent ne font aucune différence entre les salarié(e)s. Lorsque Balladur s’en est pris aux seules retraites du privé en 1993, c’était pour que Juppé (déjà) s’attaque à celles de la fonction publique en 1995, et que Fillon (déjà aussi) isole les régimes spéciaux en 2003, dans l’espoir d'en finir avec les cheminot(e)s en 2007/2008…
Monter les salarié(e)s les un(e)s contre les autres, instaurer des divisons qui ne servent que ceux qui nous gouvernent, désigner des boucs émissaires qui changent selon les sujets (fonctionnaires, chômeurs-euses, immigré-e-s,) cela n’a pour but que de masquer les vrais problèmes ! La politique menée par ce gouvernement, dans la lignée des précédents, ne l’est que pour les besoins des plus riches et du MEDEF !
Nous ne sommes pas dupes !
Usager(e)s, nous pensons que les fédérations syndicales de cheminot(e)s ont raison d’annoncer vouloir réagir immédiatement et durement en cas de remise en cause du droit de grève dans les transports publics.
Usager(e)s et salarié(e)s des transports, nous devons travailler en commun pour que les pouvoirs publics répondent aux vrais besoins de la population en matière de transport collectif.
Oui, nous voulons plus de trains, plus régulièrement, plus propres ! Oui, cela a un coût, et doit être financé ! Mais la plupart des déplacements quotidiens sont liés aux déplacements pour aller travailler, c’est donc bien aux employeurs de payer la facture.
Pour financer des transports publics de qualité, de l’argent il y en a : dans les poches du patronat !
Padovani