7 mai 2007
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Les Français-e-s ont voté pour ce qu'ils et elles croient être l'ordre et la sécurité. En soi, c'est déjà grave: volontairement se jeter dans les bras d'un apprenti-Bonaparte, c'est le signe d'un profond désespoir, d'un désarroi immense. Bien sûr, la candidate du Parti socialiste n'a rien arrangé: sa campagne résolument de centre-droite n'offrait aucune perspective, aucune opportunité de vraie mobilisation à gauche. L'arrivisme, l'ambition et l'égoïsme affichés par les caciques du Parti socialiste dimanche soir confirment qu'il n'y a décidément pas grand-chose à attendre de ce côté-là.
Mais le plus grave, c'est que même cet espoir insensé d'ordre et de sécurité sera déçu. Sarkozy, c'est l'insécurité sociale pour tou-te-s (sauf les actionnaires!). Sarkozy, c'est une politique du chiffre qui augmente les violences aux personnes comme pendant toutes les années où il était à l'Intérieur. Sarkozy, c'est la précarité des salarié-e-s avec le contrat unique, en fait la suppression du CDI. Sarkozy, c'est la paupérisation, car son vrai programme, c'est "faire travailler plus les salariés pour faire gagner plus aux actionnaires": les travailleurs et les travailleuses n'ont rien à gagner à des heures supplémentaires sous-payées et une flexibilité encore aggravée.
Nous ne pourrons compter que sur nous-mêmes. Seules les luttes sociales nous permettront de préserver nos droits sociaux, de protéger nos libertés individuelles et collectives, de limiter l'aggravation de l'exploitation promise par la droite. C'est de mobilisations sociales de masse que nous avons besoin, dès maintenant. Les luttes qui ont émaillé la campagne ne doivent pas s'arrêter. Au contraire, elles doivent se multiplier, s'amplifier, se soutenir les unes les autres et converger. Grèves dans le public et le privé, actions pour le logement, mobilisations contre les rafles et les expulsions: voilà où se trouve l'espoir. Ensemble dans les luttes et les mobilisation sociales, tout devient possible.
Tous les progressistes doivent donc se retrouver. Nous savons bien qu'une partie va continuer son petit jeu électoral dans les législatives. Là n'est pas l'essentiel. Après tout, une forte opposition parlementaire, sans se faire aucune illusion sur ce qu'elle pourrait améliorer, serait un élément pour rendre le pays ingouvernable, comme Alternative libertaire l'appelle de ses voeux (voir communiqué de presse du 6/5/07). L'essentiel est de se retrouver dans les luttes.
En ce sens, les manifestations anti-Sarkozy du 6/5 au soir sont sympathiques, mais guère porteuses de perspectives. Bien sûr, des militant-e-s d'Alternative libertaire y ont participé. Mais elles constituent des actions minoritaires. Utiles pour donner une visibilité à une opposition résolue, elles ne constituent pas un point d'appui solide pour le développement de luttes massives. Elles restent de joyeux bordels très jeunes. L'essentiel se joue ailleurs: dans les entreprises, dans les quartiers. Il faut commencer par y mobiliser les forces et nous donner des perspectives et revendications claires pour occuper la rue vraiment, massivement et efficacement.
Comme au premier tour, la Seine-Saint-Denis a moins voté pour Sarkozy que le reste de la France. Notre département a majoritairement voté contre Sarkozy. Mais 45% quand même de nos voisin-e-s et nos collègues ont fait le choix de se tirer une balle dans le pied en votant Sarkozy. Ceux et celles-là vont rapidement déchanter. Il ne sera pas trop tard pour rejoindre la résistance sociale qui s'organise dès maintenant.
Contre le MEDEF et les idées d'extrême-droite au pouvoir, Front social de l'égalité et de la solidarité!