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  • : Communistes libertaires de Seine-Saint-Denis
  • : Nous sommes des militant-e-s d'Alternative libertaire habitant ou travaillant en Seine-Saint-Denis (Bagnolet, Blanc-Mesnil, Bobigny, Bondy, Montreuil, Noisy-le-Sec, Pantin, Rosny-sous-Bois, Saint-Denis). Ce blog est notre expression sur ce que nous vivons au quotidien, dans nos quartiers et notre vie professionnelle.
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4 octobre 2009 7 04 /10 /octobre /2009 18:25
La votation citoyenne du 3 octobre est un succès, des centaines de milliers de personnes partout en France se sont prononcés sur l'avenir de la Poste. En Seine-Saint-Denis, près de 68000 personnes ont voté. A une écrasante majorité, le projet de privatisation du gouvernement est désavoué (97% de Non dans le 93). Alternative libertaire s'est impliquée sans état d'âme dans cette initiative.

Mais pour autant, le statu quo ne nous satisfait pas. Nous ne sommes pas pour l'immobilisme. La Poste est déjà largement engagée dans un processus de gestion capitaliste. Pour sa direction, le seul indicateur de qualité qui vaille est celui de la rentabilité financière. Il est incontestable que le niveau de service rendu aux usagers et aux usagères se dégrade et n'est pas satisfaisant: délai d'acheminement du courrier, coût des envois, attente aux guichets. L'organisation actuelle de la Poste ne permet pas de répondre aux besoins.

Mais le projet gouvernement de privatisation détériorera encore les choses. C. Estrosi peut bien jurer qu'il ne s'agit pas d'une privatisation, toutes les personnes qui s'intéressent à la question savent qu'il ment et qu'il ne connaît strictement rien au dossier, ne maitrisant même pas les concepts économiques de base en jeu!

Il est délirant de vouloir transformer la Poste en société privée, objet de toutes les spéculations financières de la part d'investisseurs sans scrupule, au moment même où le système capitaliste montre avec la crise actuelle qu'il ne fonctionne pas, qu'il est facteur d'insécurité sociale généralisée et que la "loi du marché" est une superstition sans fondement logique ou économique. Vouloir soumettre un service public à la roulette russe boursière est irresponsable. Prétendre que c'est indispensable à son développement est mensonger. Si la Poste est privatisée, combien de temps avant que sa direction et ses actionnaires ne viennent pleurnicher auprès de l'Etat pour être renfloués, comme l'ont fait les banques et l'automobile? Si le projet gouvernemental aboutit, la direction de la Poste n'aura plus qu'une obsession: satisfaire ses actionnaires en leur versant les plus gros dividendes possibles. Pour cela, il faudra dégager des profits à très court terme. Très concrètement, ça implique:
- des suppressions de postes massives, donc une dégradation du service aux usagers et usagères; un des enjeux du changement de statut est de pouvoir licencier les salariés et salariées de la Poste.
- une augmentation des tarifs. Non seulement le prix des envois augmentera fortement, en prenant le prétexte de la "concurrence", mais il faut s'attendre à devoir payer pour simplement avoir le droit de recevoir du courrier. De la même manière que pour le téléphone, on paye ses communications et un abonnement simplement pour avoir une ligne permettant d'être appelé, on peut être s'attendre à devoir payer un "abonnement" pour recevoir du courrier.
- la priorité aux entreprises, au détriment des particuliers. pour la Poste, d'un point de vue financier, les particuliers ne sont pas rentables. La Poste "privée" se concentrera sur les entreprises, qu'elle fait déjà payer pour recevoir le courrier dans un délai décent. Les moyens concentrés sur les entreprises manqueront pour satisfaire les particuliers. Nous sommes prêts à parier que, rapidement, nous ne recevrons plus le courrier que tous les 2 ou 3 jours... à moins de payer un "abonnement spécial".
- l'allongement des files d'attente, par manque de personnel, et la fermeture de bureaux considérés comme "non rentables". Tous les "petits" bureaux de Poste sont menacés, et tant pis pour les usagers. La direction de la Poste joue sur les mots en prétendant que le nombre de points de contact augmente: il ne s'agit pas de bureau de Poste, mais de sous-traitance à des buralistes, des épiciers, des marchands de journaux. Bonjour la fiabilité et la confidentialité! Déjà, dans certaines zones rurales, les horaires des bureaux de Poste ont été tellement réduits qu'ils sont quasiment inaccessible. La solution proposée par la Poste? Tout déplacer dans un commerce, ou obliger la mairie à sa prendre à sa charge les locaux et les salaires des personnels!

C. Estrosi, le menteur, prétend avec la direction de la Poste pressée de toucher des stock-options que le changement de statut est indispensable au développement de la Poste. Mais quel développement? Le seul développement pour lequel la Poste a besoin de fonds, c'est le développement à l'étranger. Bref, l'argent ne va pas servir à améliorer le service public, mais à jouer les prédateurs financiers ailleurs dans le monde, pour gonfler les dividendes à verser aux nouveaux actionnaires du groupe privatisé!

Quelle Poste voulons-nous?

En premier lieu, traiter le service postal séparément est un non-sens. C'est bien un service public socialisé des communications dont les citoyens et citoyennes ont besoin. La séparation entre la Poste et France Telecom il y a 20 ans était une aberration due à l'idéologie ultra-libérale de la commission européenne et des gouvernements (droite comme "gauche") de l'époque. Elle répondait à des objectifs financiers, mais en aucune manière à des objectifs de satisfaction des besoins des usagers et usagères. Il faut penser le besoin et l'offre de communication globalement, à tout le moins le courrier postal, la téléphonie et Internet. En particulier, la filialisation de certaines activités de la Poste, qui n'est rien d'autre qu'une privatisation rampante, doit être immédiatement interrompue.
La Poste doit également rompre avec la logique financière. Elle doit se concentrer sur la satisfaction des besoins des usagers et des usagères. Le service public postal doit donc être socialisé. Cela signifie qu'il n'a pas vocation a être financé sur la base de ses ventes. La socialisation signifie que toutes les personnes concernées, tous les producteurs de richesses utilisateurs des services de la Poste doivent mettre au pot commun pour assurer le financement et le développement de la Poste. La socialisation implique un débat continu sur les ressources que la collectivité est prête à attribuer à ces services, et sur les services attendus en retour. C'est pourquoi le service socialisé de communication doit être autogéré: les postiers et postières doivent décider, en relation avec les usagers et les usagères. Ca implique évidemment une exigence démocratique autrement plus élevée qu'actuellement. Ce que nous avons ébauché concernant la votation citoyenne sur l'avenir de la Poste, il faudra l'étendre, le renforcer et le renouveler sur toutes les questions stratégiques touchant à ce service public. Il faudra donc mettre en place les moyens d'une vraie information et d'un vrai débat, et d'une consultation la plus large, la plus directe et la plus démocratique possible. C'est le seul moyen pour qu'un service public soit vraiment l'affaire de tous et toutes, au lieu d'être instrumentalisé par les dirigeants à des fins privées ou partisanes.
La Poste a une chance extraordinaire: ses facteurs et factrices, qui sont les seules travailleurs et travailleuses à visiter ainsi autant de personnes quotidiennement. Il faut permettre à ces agents publics de remplir pleinement leur rôle de lien social. Il faut leur laisser le temps et la possibilité de répondre aux besoins, en particulier des personnes isolées, âgées, dépendantes ou malades. La mission de la Poste peut être élargie à ce rôle social de contact de proximité. Mais ça ne peut en aucun cas venir d'une Direction qui ne connaît strictement rien à la réalité du terrain. C'est pourquoi un vrai service public postal est nécessairement un service public autogéré.

Ce ne sont là que quelques pistes. Elles doivent être approfondies collectivement, usagers, usagères, postiers et postières ensemble. Saisissons-nous de l'ébauche de la votation citoyenne pour vraiment réfléchir aux services publics que nous voulons. C'est l'occasion ou jamais.
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