C'est beau la prévention. Parce que le siège social de l'entreprise SICLI (spécialisée dans la fabrication d'extincteurs le siège est établi depuis 1969 dans la zone industrielle du Coudray au Blanc-Mesnil) est amianté jusqu'à la gueule, la direction a décidé de sa fermeture. Presqu'un an après une précédente charrette de licenciements, l'amiante est la nouvelle raison invoquée par la direction pour continuer à liquider la masse salariale d'une entreprise, membre du groupe étasunien United Technologies Company, qui a engrangé l'année dernière plus de dix millions d'euros de profits. Quand on sait que les négociations salariales pour l'année 2009 ont débouché sur ... 0 % d'augmentation, quand on prend connaissance du non-paiement des départs volontaires, quand on ignore où va s'établir le siège social après son départ du Blanc-Mesnil, et en conséquence où seront ventilé-e-s les salarié-e-s qui ne seront pas licencié-e-s, on comprend aisément que les salarié-e-s de SICLI soient un tant soit peu énervé-e-s. Même les cadres, qui ont ri et bavé sur les syndicats pendant des années, commencent à rejoindre le reste des employé-es dans un même sentiment d'exaspération. Il faut dire qu'ils sont les premiers concerné-e-s par le prochain plan de licenciements (puisqu'ils/elles sont proportionnellement plus nombreux-ses que les employé-e-s à travailler au sein du siège social de SICLI).
C'est parce que la satisfaction des actionnaires se paie sur le dos de la masse laborieuse, et parce que l'entreprise refuse de simplement financer le désamiantage de l'entreprise, que les cinq syndicats de la boîte ont appelé à une journée d'action unitaire jeudi 16 juillet. Ca, c'est sur le papier. Dans la pratique, et hormis un représentant de la CFTC bien isolé, seule la CGT était vraiment présente sur le terrain, les délégué-e-s de la boîte étant accompagné-e-s pour l'occasion d'élu-e-s municipaux PCF et de mandaté-e-s CGT Territoriaux. Le tract du syndicat CGT SICLI-COFISEC (boîte de formation aux questions de sécurité et d'incendie dont le siège jouxte celui de SICLI) a été distribué avec celui du PCF qui de son côté rappelait sa proposition d'une loi d'urgence pour protéger l'emploi et les salaires. Il s'agissait moins d'un appel net à la grève, difficile pendant la période estivale, que d'une occasion pour préparer les esprits à des journées d'action plus dures pour la rentrée. Les camarades d'ERDF qui travaillent à côté de SICLI ont promis d'apporter leur soutien aux opérations en préparation pour la rentrée. Celle-ci sera donc aussi chaude qu'électrique.
Franz B. (93)