8 juin 2009
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A eu lieu samedi 06 juin dernier à la maison pour tous Jean-Jaurès du Blanc-Mesnil la rencontre annuelle "4 heures pour la Palestine" organisée par l'AFPS (Association France Palestine Solidarité).
C'était là une occasion pour rappeler l'horrible sort vécu par le peuple palestinien depuis plusieurs décennies, sort encore plus dégradé depuis l'attaque israélienne subie par les Gazaouis pendant 22 jours, entre décembre et janvier derniers, au terme de laquelle 95 % des infrastructures ont été détruites, et plus de 1.300 personnes ont été tuées, la majorité étant composée de civils innocents (dont 500 enfants).
La soirée, qui a commencé à 16 heures et s'est terminé à plus de 20 heures, a été animée par la journaliste Marina da Silva. A été projeté The Iron Wall de Mohammed Alatar. Ce film documentaire terrible rend compte, à l'instar de Mur de Simone Bitton, des conséquences socialement destructrices dues à l'érection du mur de séparation. Celui-ci, construit à partir du printemps 2002, a été déclaré illicite par la Cour Internationale de Justice en 2004. Ce qui n'a pas empêché les gouvernements israéliens successifs, Sharon, Olmert et désormais Netanyaou, de continuer une entreprise de destruction de la Palestine, qui coupe des villages en deux, qui fragmente encore davantage le territoire palestinien déjà victime d'une occupation coloniale qui dure depuis 42 ans, et qui asphyxie l'ensemble du (précaire) tissu économique dont diposent les Palestinien-ne-s pour (sur)vivre.
Après la projection, ce sont Bernard Ravenel pour l'AFPS (ancien président et désormais président d'honneur de l'association, en remplacement de Jean-Claude Lefort prévu mais qui s'est désisté au dernier moment) et Jean-François Marx du bureau national de l'UJFP (Union Juive Française pour la Paix - en remplacement de Richard Wagman, le président de l'union empêché au dernier moment), qui sont intervenus pour détailler à la fois les conditions historiques qui expliquent la situation actuelle et les responsabilités européennes, sur le plan politique comme économique, dans ce conflit.
Trois éléments-clé ont été mis en avant :
- la solidarité grandissante en France envers le peuple palestinien telle qu'elle s'est puissamment exprimée au début de cette année lors de l'agression israélienne sur Gaza ;
- la question du nucléaire, qui visiblement pose de plus en plus de problème pour les Etats-Unis qui se préoccupent moins du nucléaire iranien hypothétique que du nucléaire israélien effectif (s'il y a risque de guerre nucléaire aujourd'hui, c'est au Proche-Orient qu'elle éclatera sûrement) ;
- les débouchés commerciaux israéliens qui sont davantage européens qu'étasuniens (l'Union Européenne qui n'a jamais sanctionné économiquement Israël lors de l'attaque sur Gaza et a continué de commercer avec cet Etat en violation de ses propres cadres en matière de droits humains).
Les réactions dans la salle ont été nombreuses, et ont mis en avant :
- la situation du franco-palestinien Salah Hamouri emprisonné et condamné à 7 ans de prison pour des présomptions (Marie-George Buffet, présente ce soir-là, a rappelé que le journal L'Humanité s'engage quotidiennement à rappeler cette situation inique) ;
- le discours en Egypte de Barack Obama qui tranche assez nettement avec les discours du précédent président néo-conservateur Bush, reconnaissant notamment "l'humiliation palestinienne" et le droit de ce peuple à disposer d'une terre et d'un Etat qui en assurerait la protection ;
- le projet économique de tramway reliant Jérusalem aux colonies israéliennes de Cisjordanie, mettant en cause Alsthom et Veolia, et qui va à l'encontre du droit international qui interdit le commerce dans des territoires occupés par une armée étrangère (on a rappelé que ce combat, s'il progresse dans le bon sens, bénéficie du soutien de la CGT Altsthom qui s'oppose à sa direction) ;
- Enfin, rappel a été fait des violences commises sur les marchés de Saint-Denis, Montreuil et Pyrénées-Ménilmontant par le groupuscule néofascisant agrégé autour de Dieudonné et Soral. Les deux intervenants se sont positionnés contre la "Liste antisioniste", expliquant bien que son antisionisme était un antisémitisme qui ne pouvait stratégiquement s'affirmer comme tel (puisque l'antisémitisme publique est interdit par la loi).
Le projet de communiqué commun incluant les organisations antifascistes et les associations de soutien à la Palestine a été transmis aux représentants des deux organisations.
Parce que l'antisionisme de l'ancien FN Soral et du pro-chiite Gouasmi n'est pas le nôtre, et parce que l'antisionisme que nous défendons au nom de l'indépendance légitime de la Palestine ne recoupe jamais des positions antisémites et une haine d'Israël, il est du devoir de toutes les organisations à la fois pro-palestiniennes et antifascistes de s'unir politiquement, dans les communiqués et dans la rue, contre la nouvelle extrême-droite qui vient, et dont le visage métissé ne doit pas faire écran au contenu autoritaire, brutal et haineux qu'il cache.
A suivre.
Franz B.
C'était là une occasion pour rappeler l'horrible sort vécu par le peuple palestinien depuis plusieurs décennies, sort encore plus dégradé depuis l'attaque israélienne subie par les Gazaouis pendant 22 jours, entre décembre et janvier derniers, au terme de laquelle 95 % des infrastructures ont été détruites, et plus de 1.300 personnes ont été tuées, la majorité étant composée de civils innocents (dont 500 enfants).
La soirée, qui a commencé à 16 heures et s'est terminé à plus de 20 heures, a été animée par la journaliste Marina da Silva. A été projeté The Iron Wall de Mohammed Alatar. Ce film documentaire terrible rend compte, à l'instar de Mur de Simone Bitton, des conséquences socialement destructrices dues à l'érection du mur de séparation. Celui-ci, construit à partir du printemps 2002, a été déclaré illicite par la Cour Internationale de Justice en 2004. Ce qui n'a pas empêché les gouvernements israéliens successifs, Sharon, Olmert et désormais Netanyaou, de continuer une entreprise de destruction de la Palestine, qui coupe des villages en deux, qui fragmente encore davantage le territoire palestinien déjà victime d'une occupation coloniale qui dure depuis 42 ans, et qui asphyxie l'ensemble du (précaire) tissu économique dont diposent les Palestinien-ne-s pour (sur)vivre.
Après la projection, ce sont Bernard Ravenel pour l'AFPS (ancien président et désormais président d'honneur de l'association, en remplacement de Jean-Claude Lefort prévu mais qui s'est désisté au dernier moment) et Jean-François Marx du bureau national de l'UJFP (Union Juive Française pour la Paix - en remplacement de Richard Wagman, le président de l'union empêché au dernier moment), qui sont intervenus pour détailler à la fois les conditions historiques qui expliquent la situation actuelle et les responsabilités européennes, sur le plan politique comme économique, dans ce conflit.
Trois éléments-clé ont été mis en avant :
- la solidarité grandissante en France envers le peuple palestinien telle qu'elle s'est puissamment exprimée au début de cette année lors de l'agression israélienne sur Gaza ;
- la question du nucléaire, qui visiblement pose de plus en plus de problème pour les Etats-Unis qui se préoccupent moins du nucléaire iranien hypothétique que du nucléaire israélien effectif (s'il y a risque de guerre nucléaire aujourd'hui, c'est au Proche-Orient qu'elle éclatera sûrement) ;
- les débouchés commerciaux israéliens qui sont davantage européens qu'étasuniens (l'Union Européenne qui n'a jamais sanctionné économiquement Israël lors de l'attaque sur Gaza et a continué de commercer avec cet Etat en violation de ses propres cadres en matière de droits humains).
Les réactions dans la salle ont été nombreuses, et ont mis en avant :
- la situation du franco-palestinien Salah Hamouri emprisonné et condamné à 7 ans de prison pour des présomptions (Marie-George Buffet, présente ce soir-là, a rappelé que le journal L'Humanité s'engage quotidiennement à rappeler cette situation inique) ;
- le discours en Egypte de Barack Obama qui tranche assez nettement avec les discours du précédent président néo-conservateur Bush, reconnaissant notamment "l'humiliation palestinienne" et le droit de ce peuple à disposer d'une terre et d'un Etat qui en assurerait la protection ;
- le projet économique de tramway reliant Jérusalem aux colonies israéliennes de Cisjordanie, mettant en cause Alsthom et Veolia, et qui va à l'encontre du droit international qui interdit le commerce dans des territoires occupés par une armée étrangère (on a rappelé que ce combat, s'il progresse dans le bon sens, bénéficie du soutien de la CGT Altsthom qui s'oppose à sa direction) ;
- Enfin, rappel a été fait des violences commises sur les marchés de Saint-Denis, Montreuil et Pyrénées-Ménilmontant par le groupuscule néofascisant agrégé autour de Dieudonné et Soral. Les deux intervenants se sont positionnés contre la "Liste antisioniste", expliquant bien que son antisionisme était un antisémitisme qui ne pouvait stratégiquement s'affirmer comme tel (puisque l'antisémitisme publique est interdit par la loi).
Le projet de communiqué commun incluant les organisations antifascistes et les associations de soutien à la Palestine a été transmis aux représentants des deux organisations.
Parce que l'antisionisme de l'ancien FN Soral et du pro-chiite Gouasmi n'est pas le nôtre, et parce que l'antisionisme que nous défendons au nom de l'indépendance légitime de la Palestine ne recoupe jamais des positions antisémites et une haine d'Israël, il est du devoir de toutes les organisations à la fois pro-palestiniennes et antifascistes de s'unir politiquement, dans les communiqués et dans la rue, contre la nouvelle extrême-droite qui vient, et dont le visage métissé ne doit pas faire écran au contenu autoritaire, brutal et haineux qu'il cache.
A suivre.
Franz B.