10 mai 2009
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Noisy-le-sec connaît un conflit exemplaire de la période qui s’est ouverte avec la crise financière de l’été 2008 et ses répercussions au sein des entreprises industrielles qui en dépendent. Exemplaire par la détermination des salariées en butte aux provocations de leur direction, cette lutte l’est aussi par la qualité des employeurs de cette PME qui, avant d’être des industriels, sont d’abord des dirigeants issus du monde de la finance.
Cela fait maintenant plus d’un mois que les salariés de chez TASSOS, sont en grève contre le plan de licenciement concernant près de la moitié du personnel (41 salariés sur 88). Dés le mois de mars, alors que la charge de travail n’a aucunement diminué, la Direction annonce sa volonté de faire produire deux fois plus avec moitié moins de personnel, de recourir éventuellement à des salariés de l’intérim et n’exclut de nouveau licenciement sans rencontrer d’opposition véritable de la part des organisations syndicales majoritaires au comité d’entreprise. Parallèlement, le délégué syndical CGT fait l’objet de trois procédures de licenciement, toutes rejetées par l’Inspection du travail, alors qu’aucun bilan comptable n’est fourni, qu’aucune contre-expertise n’est initiée par le CE et qu’une partie du personnel est sollicitée pour travailler le samedi et le dimanche…..
Un peu d’histoire
L’entreprise TASSOS est, à sa création en 74, une petite entreprise familiale spécialisée dans les produits alimentaires helléniques. Installée sur l’ancien site industriel de Vallourec à Noisy-le-sec, elle est devenue, au fil des ans, l’un des « leaders » sur les marchés spécialisés des taramas et blinis, présent tant dans les commerces spécialisés que dans la grande distribution.
C’est en 2006-20007, après leur départ de l’entreprise que les dirigeants de cette PME s’allient à ceux de la société CHARLES ARMAND, autre entreprise familiale basée en Normandie à Flers (Orne) et spécialisée dans les produits « traiteur de la mer », complémentaires à l’activité de TASSOS. Ils formeront ainsi le groupe AMARYS, destiné à devenir un pôle stratégique cohérent d’industries spécialisées, doté de marques renommées et d’un outil industriel de premier plan.
Mais la caractéristique essentielle de cette nouvelle société n’est pas là ! Elle se trouve dans le financement de l’opération qui se fait dans le cadre d’une opération de LBO-Leverage Buy Out, sous l’égide d’une holding financière EDLM-Européenne de la Mer.
Cette dernière, qui détient véritablement les rennes, regroupe non seulement les dirigeants apparents de ces entreprises industrielles, mais aussi et surtout les financeurs de l’opération, eux-mêmes regroupés au sein de sociétés financières, et notamment GIMV, société de capital-risque cotée en Belgique qui ne détient, à Paris, qu’un bureau. GIMV est connue en France pour des montages de ce type aux cotés, notamment d’AXA, BNP Paribas ou AGF.
La crise a bon dos : Ils doivent nous rendre des comptes
Afin de justifier son plan de licenciement, la Direction argue d’une mauvaise gestion des anciens dirigeants. Homme lige des financiers, le PDG d’AMARYS, par ailleurs dirigeant d’un cabinet de management, ne se gène pas pour déclarer à la presse : « Alors que les sites de Flers et Frontignan produisent 40 à 50 kg par heure et par employé, celui de Noisy n’en produisait même pas 20 kg,. Cherchez l’erreur…. J’ai du y mettre de l’ordre… » (Ouest France-BN-2 avril 2009).
Depuis dix ans, la société n’a toujours pas publié ses comptes au tribunal de commerce comme elle y est tenue par la loi, et la tension monte de jour en jour contre ces accusations. C’est ainsi que le 23 mars dernier, un camion introduit dans les lieux grâce à l’intervention de non grévistes avait dû repartir sans cargaison par la reprise un piquet de grève, un moment éloigné par une quinzaine de policiers. Cette dernière provocation n’empêche pas les salariés du quartier de manifester leur solidarité au quotidien et la direction s’est vu déboutée de sa demande, auprès du tribunal, de voir lever les piquets de grève.
Dépôt de bilan : Assez de divisions
De la même manière, cette direction cherche à opposer les salariés de Noisy aux salariés des autres sites de production et décide de procéder au dépôt de bilan auprès du tribunal de commerce d’Alençon (Orne), non seulement de la société noiséenne TASSOS mais aussi de la maison-mère AMARYS qui gère les sites de Flers et Frontignan. La mise en redressement judiciaire est en œuvre depuis le 6 avril dernier pour une durée initiale de 6 mois.
L’activité de l’usine de Flers est arrêtée au 15 avril et les salariés normands sont, pour leur part placés en congés payés forcés.
Outre le fait que cette décision ne touche pas la holding financière EDLM-Européenne de la Mer, le représentant du groupe se répand dans la presse sur les prétendues conséquences de la grève :... « ..C’est à cause de ça, et aussi à cause d’erreurs de gestion dans le passé que nous sommes contraints de déposer le bilan du groupe…. »(Ouest France-BN-02/04/09). Gageons que si erreur de gestion il y avait eu, ces spécialistes de la finance les auraient vus lors de la reprise du groupe.
Non à la fermeture, Non aux licenciements :
Bien décidés à ne pas subir les conséquences d’une crise dont ils ne sont nullement responsables, les salariés de TASSOS maintiennent leurs revendications sur la réintégration des salariés licenciés, leurs reclassements et monnayeront cher leur maintien dans l’emploi. Chaque semaine, ils organisent avec leur union locale CGT l’information à la population noiséenne sur les marchés, et la solidarité au quotidien aux portes de l’entreprise.
Soyons nombreux à leur cotés !
Solidarité financière à adresser à l’Union Locale CGT, 15 rue Adrien Damoiselet, 93130 Noisy le Sec
C'est l'entreprise rachetée qui rembourse la dette ayant servi au rachat, permettant au fonds d'investissement qui rachète de ne payer qu'une partie de la valeur totale de la société. Revers de la médaille, l'entreprise doit rembourser cette dette. Afin de maximiser la valeur de son achat, l'acquéreur poursuit une politique d'amélioration de la rentabilité, par exemple en relevant ses prix de vente, en diminuant ses dépenses, en investissant dans des programmes de développement ou en rachetant des concurrents.
En savoir plus sur les LBO : http://fr.wikipedia.org/wiki/LBO
Au sein de la CGT, le collectif LBO a tourné un documentaire (DVD) intitulé « LBO les insoumis » qui fait l’objet de nombreuses projections-débats. Pour tout contact http://www.collectif-lbo.org

Un peu d’histoire
L’entreprise TASSOS est, à sa création en 74, une petite entreprise familiale spécialisée dans les produits alimentaires helléniques. Installée sur l’ancien site industriel de Vallourec à Noisy-le-sec, elle est devenue, au fil des ans, l’un des « leaders » sur les marchés spécialisés des taramas et blinis, présent tant dans les commerces spécialisés que dans la grande distribution.
C’est en 2006-20007, après leur départ de l’entreprise que les dirigeants de cette PME s’allient à ceux de la société CHARLES ARMAND, autre entreprise familiale basée en Normandie à Flers (Orne) et spécialisée dans les produits « traiteur de la mer », complémentaires à l’activité de TASSOS. Ils formeront ainsi le groupe AMARYS, destiné à devenir un pôle stratégique cohérent d’industries spécialisées, doté de marques renommées et d’un outil industriel de premier plan.
Mais la caractéristique essentielle de cette nouvelle société n’est pas là ! Elle se trouve dans le financement de l’opération qui se fait dans le cadre d’une opération de LBO-Leverage Buy Out, sous l’égide d’une holding financière EDLM-Européenne de la Mer.
Cette dernière, qui détient véritablement les rennes, regroupe non seulement les dirigeants apparents de ces entreprises industrielles, mais aussi et surtout les financeurs de l’opération, eux-mêmes regroupés au sein de sociétés financières, et notamment GIMV, société de capital-risque cotée en Belgique qui ne détient, à Paris, qu’un bureau. GIMV est connue en France pour des montages de ce type aux cotés, notamment d’AXA, BNP Paribas ou AGF.
La crise a bon dos : Ils doivent nous rendre des comptes
Afin de justifier son plan de licenciement, la Direction argue d’une mauvaise gestion des anciens dirigeants. Homme lige des financiers, le PDG d’AMARYS, par ailleurs dirigeant d’un cabinet de management, ne se gène pas pour déclarer à la presse : « Alors que les sites de Flers et Frontignan produisent 40 à 50 kg par heure et par employé, celui de Noisy n’en produisait même pas 20 kg,. Cherchez l’erreur…. J’ai du y mettre de l’ordre… » (Ouest France-BN-2 avril 2009).
Depuis dix ans, la société n’a toujours pas publié ses comptes au tribunal de commerce comme elle y est tenue par la loi, et la tension monte de jour en jour contre ces accusations. C’est ainsi que le 23 mars dernier, un camion introduit dans les lieux grâce à l’intervention de non grévistes avait dû repartir sans cargaison par la reprise un piquet de grève, un moment éloigné par une quinzaine de policiers. Cette dernière provocation n’empêche pas les salariés du quartier de manifester leur solidarité au quotidien et la direction s’est vu déboutée de sa demande, auprès du tribunal, de voir lever les piquets de grève.
Dépôt de bilan : Assez de divisions
De la même manière, cette direction cherche à opposer les salariés de Noisy aux salariés des autres sites de production et décide de procéder au dépôt de bilan auprès du tribunal de commerce d’Alençon (Orne), non seulement de la société noiséenne TASSOS mais aussi de la maison-mère AMARYS qui gère les sites de Flers et Frontignan. La mise en redressement judiciaire est en œuvre depuis le 6 avril dernier pour une durée initiale de 6 mois.
L’activité de l’usine de Flers est arrêtée au 15 avril et les salariés normands sont, pour leur part placés en congés payés forcés.
Outre le fait que cette décision ne touche pas la holding financière EDLM-Européenne de la Mer, le représentant du groupe se répand dans la presse sur les prétendues conséquences de la grève :... « ..C’est à cause de ça, et aussi à cause d’erreurs de gestion dans le passé que nous sommes contraints de déposer le bilan du groupe…. »(Ouest France-BN-02/04/09). Gageons que si erreur de gestion il y avait eu, ces spécialistes de la finance les auraient vus lors de la reprise du groupe.
Non à la fermeture, Non aux licenciements :
Bien décidés à ne pas subir les conséquences d’une crise dont ils ne sont nullement responsables, les salariés de TASSOS maintiennent leurs revendications sur la réintégration des salariés licenciés, leurs reclassements et monnayeront cher leur maintien dans l’emploi. Chaque semaine, ils organisent avec leur union locale CGT l’information à la population noiséenne sur les marchés, et la solidarité au quotidien aux portes de l’entreprise.
Soyons nombreux à leur cotés !
Solidarité financière à adresser à l’Union Locale CGT, 15 rue Adrien Damoiselet, 93130 Noisy le Sec
Les L.B.O. C'est quoi ?
Le sigle LBO (Leverage Buy Out) désigne une technique de financement d'acquisition d’une société en ayant recours à de l'endettement bancaire, ce qui lui donne un effet de levier.C'est l'entreprise rachetée qui rembourse la dette ayant servi au rachat, permettant au fonds d'investissement qui rachète de ne payer qu'une partie de la valeur totale de la société. Revers de la médaille, l'entreprise doit rembourser cette dette. Afin de maximiser la valeur de son achat, l'acquéreur poursuit une politique d'amélioration de la rentabilité, par exemple en relevant ses prix de vente, en diminuant ses dépenses, en investissant dans des programmes de développement ou en rachetant des concurrents.
En savoir plus sur les LBO : http://fr.wikipedia.org/wiki/LBO
Au sein de la CGT, le collectif LBO a tourné un documentaire (DVD) intitulé « LBO les insoumis » qui fait l’objet de nombreuses projections-débats. Pour tout contact http://www.collectif-lbo.org