23 mars 2009
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Occupé à la promotion de ce nouveau chef-d'oeuvre du 7ème art qu'est Coco (cette apologie de la vulgarité friquée qui est une resucée de numéros comiques déjà éprouvés sur scène par leur auteur qui espère ainsi une chouette plus-value ponctionnée du côté d'un public forcément déjà conquis), Gad Elmaleh, le comique préféré du bon peuple français, a affirmé le 17 mars dernier sur les ondes de la radio du patronat Europe 1 que "le bouclier fiscal à 50%, c'est très bien". Il se trouve que le gars Gad ne souffre d'aucune contradiction, ayant supporté (certes plus discrètement que ses coreligionnaires en humour Christian Clavier et Jean-Marie Bigard) Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle de 2007.
C'est Sarkozy lui-même d'ailleurs, mandaté par la bourgeoisie dont il est le digne chien de garde de ses intérêts bien compris, qui a instauré ledit bouclier fiscal, plafonnant les prélèvements fiscaux concernant les plus hauts revenus non plus à 60 % comme cela était le cas précédemment mais désormais à 50%. Bouclier fiscal : syntagme délicieux et idéologiquement pervers signifiant la crainte des possédants et leur légitime aspiration à une protection de classe face aux miasmes revendicatifs de la horde des partageux seulement acceptables s'ils consomment en masse (du spectacle comique par exemple). Il est vrai qu'autoriser l'économie d'une quinzaine de milliards d'euros par la classe des individus déjà tellement pétés de thunes qu'ils n'arrivent même pas à les dépenser, c'est favoriser l'épargne, donc la rente, donc la spéculation, donc la ponction financière des richesses produites par le travail, donc les instruments financiers les plus délirants, donc les subprimes, etc.
Quand on sait qu'Elmaleh touche plusieurs millions d'euros par an, la chose est somme toute indécente, et rappelle que l'humoriste populaire appartient à la classe des grands bourgeois pour laquelle le peuple n'est bon que pour se faire exploiter, consommer et fermer sa gueule (le revenu mensuel médian effleure à peine les 1.500 euros). Imaginons pourtant le calcul suivant : si Gad Elmaleh touchait seulement 1 million d'euros par an avant prélèvements fiscaux, et si le taux d'imposition de sa tranche était porté à 90% des revenus (le bourgeois tremble rien qu'à l'idée d'un tel calcul !), l'horrible Etat voleur ne laisserait alors qu'à l'humble artisan du rire 100.000 euros pour survivre. Alors que le gassouillet smicard, avec ses 1.000 euros par mois, ne touche au final par an qu'à peine un peu plus de 10.000 euros. Soit un différentiel de 1 à 10 ! Elmaleh, même victime de l'odieux Etat redistributeur, serait 10 fois plus riche que le smicard repu par les mannes de la providence étatique.
Heureusement que Sarkozy veille à ce que les richesses soient ventilées équitablement (à chacun selon ses mérites, et Dieu pour tous) plutôt qu'en toute égalité (à chacun selon ses besoins, sans obérer ceux des autres) : Gad Elmaleh est une machine à profit capable d'extraire du rire une valeur marchande hautement côtée à la bourse de l'humour marchand, c'est bien normal que sur les 10 millions d'euros qu'il touche annuellement, il puisse jouir de 5 millions pour ne pas savoir qu'en faire et, sans établir un quelconque rapport entre les deux choses, lâcher quelque soupir devant les miséreux entraperçus à la télévision lors du show annuel des Restos du coeur. Les enfoirés, ce seraient ces pauvres à exiger toujours plus des riches qui font ce qu'ils peuvent pour ces derniers. Les faire rire - d'un rire payant - par exemple.
50 %, c'est même trop d'ailleurs, quand on y pense !
_ Dis donc Coco, les impôts, ce truc destiné à faire les poches de ceux qui fabriquent de la valeur pour rembourrer celles trouées de la gueuserie en guenille toujours bonne à faire grève et se plaindre, et si on les supprimait purement et simplement, hein ?
_ Euh, ouais, d'accord, mais comment y font les gens pour assister à tes spectacles sans transports en commun, infrastructures culturelles, salles municipales, ni minima sociaux largement financés par les recettes fiscales ?
_ Ouais, dur ! "50%, c'est très bien".
Franz biberkopf
C'est Sarkozy lui-même d'ailleurs, mandaté par la bourgeoisie dont il est le digne chien de garde de ses intérêts bien compris, qui a instauré ledit bouclier fiscal, plafonnant les prélèvements fiscaux concernant les plus hauts revenus non plus à 60 % comme cela était le cas précédemment mais désormais à 50%. Bouclier fiscal : syntagme délicieux et idéologiquement pervers signifiant la crainte des possédants et leur légitime aspiration à une protection de classe face aux miasmes revendicatifs de la horde des partageux seulement acceptables s'ils consomment en masse (du spectacle comique par exemple). Il est vrai qu'autoriser l'économie d'une quinzaine de milliards d'euros par la classe des individus déjà tellement pétés de thunes qu'ils n'arrivent même pas à les dépenser, c'est favoriser l'épargne, donc la rente, donc la spéculation, donc la ponction financière des richesses produites par le travail, donc les instruments financiers les plus délirants, donc les subprimes, etc.
Quand on sait qu'Elmaleh touche plusieurs millions d'euros par an, la chose est somme toute indécente, et rappelle que l'humoriste populaire appartient à la classe des grands bourgeois pour laquelle le peuple n'est bon que pour se faire exploiter, consommer et fermer sa gueule (le revenu mensuel médian effleure à peine les 1.500 euros). Imaginons pourtant le calcul suivant : si Gad Elmaleh touchait seulement 1 million d'euros par an avant prélèvements fiscaux, et si le taux d'imposition de sa tranche était porté à 90% des revenus (le bourgeois tremble rien qu'à l'idée d'un tel calcul !), l'horrible Etat voleur ne laisserait alors qu'à l'humble artisan du rire 100.000 euros pour survivre. Alors que le gassouillet smicard, avec ses 1.000 euros par mois, ne touche au final par an qu'à peine un peu plus de 10.000 euros. Soit un différentiel de 1 à 10 ! Elmaleh, même victime de l'odieux Etat redistributeur, serait 10 fois plus riche que le smicard repu par les mannes de la providence étatique.
Heureusement que Sarkozy veille à ce que les richesses soient ventilées équitablement (à chacun selon ses mérites, et Dieu pour tous) plutôt qu'en toute égalité (à chacun selon ses besoins, sans obérer ceux des autres) : Gad Elmaleh est une machine à profit capable d'extraire du rire une valeur marchande hautement côtée à la bourse de l'humour marchand, c'est bien normal que sur les 10 millions d'euros qu'il touche annuellement, il puisse jouir de 5 millions pour ne pas savoir qu'en faire et, sans établir un quelconque rapport entre les deux choses, lâcher quelque soupir devant les miséreux entraperçus à la télévision lors du show annuel des Restos du coeur. Les enfoirés, ce seraient ces pauvres à exiger toujours plus des riches qui font ce qu'ils peuvent pour ces derniers. Les faire rire - d'un rire payant - par exemple.
50 %, c'est même trop d'ailleurs, quand on y pense !
_ Dis donc Coco, les impôts, ce truc destiné à faire les poches de ceux qui fabriquent de la valeur pour rembourrer celles trouées de la gueuserie en guenille toujours bonne à faire grève et se plaindre, et si on les supprimait purement et simplement, hein ?
_ Euh, ouais, d'accord, mais comment y font les gens pour assister à tes spectacles sans transports en commun, infrastructures culturelles, salles municipales, ni minima sociaux largement financés par les recettes fiscales ?
_ Ouais, dur ! "50%, c'est très bien".
Franz biberkopf