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  • : Communistes libertaires de Seine-Saint-Denis
  • : Nous sommes des militant-e-s d'Alternative libertaire habitant ou travaillant en Seine-Saint-Denis (Bagnolet, Blanc-Mesnil, Bobigny, Bondy, Montreuil, Noisy-le-Sec, Pantin, Rosny-sous-Bois, Saint-Denis). Ce blog est notre expression sur ce que nous vivons au quotidien, dans nos quartiers et notre vie professionnelle.
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4 septembre 2008 4 04 /09 /septembre /2008 19:49
Entretien avec Clotilde Maillard, enseignante, militante d’Alternative Libertaire, publié dans le Point info Bondy N°43 des communistes unitaires de Bondy.

Alors que se mettent en place les réformes de Darcos, l'école peut-elle servir à lire, écrire, compter, conformément aux accords de Lisbonne ?

La limitation, affichée, du rôle de l'école se situe dans une grande entreprise de privatisation/marchandisation de l'éducation commencée il y a déjà fort longtemps.
En 1994, les accords de Marrakech qui créent l'OMC (Organisation mondiale du commerce) adoptent aussi l'AGCS (Accord général sur le commerce des services) concernant les conditions de la privatisation complète de tous les secteurs de services, dont l'éducation, qui fait l'objet d'un premier document intitulé « Education market ». L'Union européenne joue déjà un rôle moteur dans ce processus. Pas de surprise donc quand en 2000, le conseil européen de Lisbonne, qui définit comme objectif pour l'Union Européenne d'être « la zone la plus compétitive du monde », publie la liste des « compétences de base dont l'éducation et la formation tout au long de la vie doivent permettre l'acquisition : compétences en technique de l'information, langues étrangères, culture technologique, esprit d'entreprise et aptitudes sociales ».
La notion centrale de l'Union Européenne en matière éducative est la formation tout au long de la vie. Pour ce faire, elle préconise de créer des systèmes de validation des acquis gérés par les « partenaires sociaux » autrement dit les entreprises : le patronat doit être ainsi au centre du système.
M. Darcos applique soigneusement les directives européennes économiquement et idéologiquement en remettant à l'ordre du jour des simagrées de respect à l'autorité, à la patrie, à l'ordre établi.
La formation initiale, entendez la durée de la scolarité obligatoire, doit avoir pour objectif de dispenser aux élèves un savoir minimum - pour pouvoir travailler - c'est à dire effectivement savoir lire, écrire et compter et... parler une langue étrangère. Les apprentissages non utiles dans les processus de production sont reléguées en second plan, voire appelés à disparaitre : histoire, géographie, sciences, philosophie, dessin, musique, etc.... Peu formés, mal formés la grande masse des futurs travailleurs le seront par leur entreprise - ou leurs partenaires - en fonction des besoins fluctuants du marché.

Peut-on former des citoyens responsables en développant le par coeur ?

Pour la poésie, les tables de multiplication ou pour entrainer la mémoire, ça peut s'envisager mais s'ils ne comprennent pas ce qu'ils ont appris, cela pose problème. Ce type d'apprentissage est la négation type du rôle et des compétences des enseignants : leur objectif n'est pas tant d'apprendre que de faire comprendre ! Nous l'avons tous remarqué : nous ne mémorisons bien que ce que nous avons compris ! Pour le par coeur, pas besoin de pédagogues, pas besoin d'instits, pas besoin de profs : il suffit de mettre l'élève seul face à son livre !

Le "socle commun", bonne ou mauvaise idée?

L'expression, pour le grand public, semble frappée du bon sens mais il s'agit d'une double arnaque ! La première : cela laisse penser qu'auparavant il n'y en avait pas alors que c'était en partie le rôle des programmes que nous avons tous connus que de garantir des acquisitions communes jusqu'à la fin du collège. La deuxième : ce « socle commun » n'est en fait qu'un socle à minima, genre « kit de survie » pour le ou la future salariée qui devra se débrouiller seule pour accèder à une formation qualifiante.

Un enseignant en procès pour une gifle... Faut-il abolir la gifle même pour les parents ?

L'enseignant a commis une faute professionnelle : il faut que cela soit reconnu. Pour autant, on peut se poser des questions sur la médiatisation à outrance dont a fait l'objet cette affaire. Les enseignants servent souvent de bouc émissaire face à l'inquiétude des parents concernant l'avenir de leurs enfants et subissent les contre-coups de décennies de campagne de dénigrement de leur profession et de leur statut de fonctionnaire.
Quant à la gifle en elle-même, elle n'est que le reflet de l'échec du rapport de confiance et d'autorité entre l'enfant et l'adulte. Et cela est vrai pour l'enseignant comme pour le parent. Reste à se poser la question des conditions de travail pour l'un et des conditions sociales pour l'autre. La condamnation du geste doit s'accompagner d'une aide ; dans ce cas il y a souffrance des deux côtés : chez celui qui a reçu la gifle mais aussi chez celui qui l'a donnée.

La société est-elle à l'image de son école ?

Bien évidemment ! (Et vice-versa !) La politique éducative actuelle est le reflet direct des politiques sociales et économiques développées au niveau mondial, européen et français. En supprimant chaque année des milliers de postes d'enseignants, en réduisant les enseignements et en supprimant les aides dans le temps scolaire aux élèves en difficulté, le ministre gère l'éducation nationale façon « Leader Price » : zéro stock, flux tendu et compétitivité à outrance. C'est l'application de l'AGCS cité tout à l'heure.
Tous les secteurs publics sont tour à tour privatisés : l'école n'y échappera pas mais cela se fait de manière plus sournoise dans un souci de ménager la population française qui reste très attachée l' « Ecole de la république ». Aujourd'hui, 80% des élèves en formation initiale sont dans l'école publique. Dans 20 ans, si nous ne réagissons pas, les proportions seront inversées et elle ne recevra plus que 20% des élèves, les plus défavorisés, évidemment et dans des conditions déplorables, comme aux Etats Unis.
Il serait illusoire de vouloir protéger l'école des assauts du libéralisme économique sans s'attaquer de front à la société qui la génère et qu'elle a pour charge de reproduire. On ne changera pas l'une sans l'autre !

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