1 juin 2008
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Le tribunal de Bobigny a décidé de ne pas suivre à la lettre les oukazes sarko-policiers.
Cinq personnes étaient accusées d'un guet-apens à Epinay en 2006. Les juges n'ont pas suivi les réquisitions hystériques du procureur. Les faits ont été requalifiés, et certains accusés ont été acquités.
Les médias sont ébahis. Les syndicats policiers sont fous furieux et se répandent contre un jugement non conforme à leurs appels à la vengeance. Quoi? Des juges ne suivent pas les ordres de Sarkozy et des policiers, le petit doigt sur la couture du pantalon? Comment est-ce possible? Des juges qui se contenteraient simplement d'appliquer la loi dans toute sa stupide brutalité, au lieu de sombrer dans la vengeance?
A l'époque, Sarkozy avait été "époustouflant": en l'espace de quelques minutes, il avait réglé à la fois le travail des policiers, du juge d'instruction, du procureur et des juges! Il avait exigé des coupables et une condamnation exemplaire. La vérité? Le contenu du dossier? Les preuves? La réalité? Broutilles que tout ceci! Ce qui compte pour lui et ses valets policiers: faire un exemple, se venger.
Dans un pays où ne pas lécher les pompes des policiers relève de l'outrage, où dire ce qu'on pense à un policier vaut une plainte pour rébellion, il n'est pas surprenant qu'une rébellion soit qualifiée quasi automatiquement de guet-apens et de tentative d'homicide. Mais ça ne tient manifestement pas la route. Les journalistes et les policiers clament que le jugement du tribunal de Bobigny relève du laxisme. Aucun n'arrive à concevoir qu'il s'agit peut-être des conséquences d'un dossier vide, imaginaire, basé sur la volonté de vengeance, sans aucun rapport avec la justice ni la réalité des faits?
Cette logique de vengeance est étroitement liée au sentiment d'impunité des forces de répression. L'actualité présente parfois des raccourcis stupéfiants. Le jugement du tribunal de Bobigny qui refuse de gober les plus gros délires policiers vient juste après la fusillade où deux policiers fins saoûls ont tiré dans le tas dans le 10ème arrondissement. No comment.
Cinq personnes étaient accusées d'un guet-apens à Epinay en 2006. Les juges n'ont pas suivi les réquisitions hystériques du procureur. Les faits ont été requalifiés, et certains accusés ont été acquités.
Les médias sont ébahis. Les syndicats policiers sont fous furieux et se répandent contre un jugement non conforme à leurs appels à la vengeance. Quoi? Des juges ne suivent pas les ordres de Sarkozy et des policiers, le petit doigt sur la couture du pantalon? Comment est-ce possible? Des juges qui se contenteraient simplement d'appliquer la loi dans toute sa stupide brutalité, au lieu de sombrer dans la vengeance?
A l'époque, Sarkozy avait été "époustouflant": en l'espace de quelques minutes, il avait réglé à la fois le travail des policiers, du juge d'instruction, du procureur et des juges! Il avait exigé des coupables et une condamnation exemplaire. La vérité? Le contenu du dossier? Les preuves? La réalité? Broutilles que tout ceci! Ce qui compte pour lui et ses valets policiers: faire un exemple, se venger.
Dans un pays où ne pas lécher les pompes des policiers relève de l'outrage, où dire ce qu'on pense à un policier vaut une plainte pour rébellion, il n'est pas surprenant qu'une rébellion soit qualifiée quasi automatiquement de guet-apens et de tentative d'homicide. Mais ça ne tient manifestement pas la route. Les journalistes et les policiers clament que le jugement du tribunal de Bobigny relève du laxisme. Aucun n'arrive à concevoir qu'il s'agit peut-être des conséquences d'un dossier vide, imaginaire, basé sur la volonté de vengeance, sans aucun rapport avec la justice ni la réalité des faits?
Cette logique de vengeance est étroitement liée au sentiment d'impunité des forces de répression. L'actualité présente parfois des raccourcis stupéfiants. Le jugement du tribunal de Bobigny qui refuse de gober les plus gros délires policiers vient juste après la fusillade où deux policiers fins saoûls ont tiré dans le tas dans le 10ème arrondissement. No comment.