24 février 2008
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D'abord, l'excellente trilogie Millenium du Suédois Stieg Larsson. Le fait que ce soit un énorme succès de librairie de retire rien à cet excellent polar. Je ne fais partie de ceux qui croient qu'une oeuvre doit forcément être confidentielle et underground pour être de qualité. Difficile de se sortir de Millenium avant d'être arrivé au bout des trois tomes. Ca se lit bien, il y a du suspense et des rebondissements, les personnages sont originaux et attachants. On passe des milieux financiers suédois à l'extrème-droite, des services secrets à la caste journalistique, chaque milieu étant décrit sans complaisance. Bref, si vous n'avez pas encore lu Les hommes qui n'aimaient pas les femmes, La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette et La reine dans le palais des courants d'air, vous pouvez y aller.
Deuxième lecture dans un tout autre genre, Chronique du règne de Nicolas 1er, de Patrick Rambaud. L'auteur a reçu de nombreux prix, dont le Goncourt, et s'est déjà essayé au pastiche, en particulier de Marguerite Duras (Virigine Q. et Mururoa, mon amour). Cette fois c'est à la manière de Saint-Simon qu'il décrit le pouvoir actuel. Dans un style alerte, incisif et acerbe, il fusille Sarko et sa cour de lèche-bottes. Il les dépeint tous avec talent comme un ramassis d'incultes imbus d'eux-mêmes. C'est drôle et jouissif, ça se lit très vite: donc aucune raison de s'en priver. QUelqu'un qui dit aussi brillamment du mal de Sarkozy ne peut pas être mauvais!
Enfin, mon chouchou, le dernier roman de Chuck Palahniuk, Peste. Il est surtout connu comme l'auteur de Fight Club, qui a été adapté au cinéma. Mais c'est vraiment un auteur qui mérite de ne pas s'arrêter simplement à ce livre le plus connu. Palahniuk est un des auteurs les plus dérangeants, les plus "malsains" que je connaisse. Ses livres traitent quasiment tout le temps de la dépendance: dépendance aux poisons dans La Peste, dépendance aux dopants dans Survivant (mais aussi à la notoriété et au paraître ), dépendance au sexe dans Choke, dépendance aux médocs dans Monstres invisibles... Et on devient vite accroc au style haché, inimitable de Palahniuk. Entrer dans son univers, c'est basculer dans un monde parallèle, qui semble tellement réaliste, tellement proche du nôtre, et en même temps tellement absurde qu'il se dégage toujours de la lecture de Palahniuk un malaise fascinant.
Peste est à la limite du roman noir et de la science-fiction. Palahniuk s'y attaque avec brio aux paradoxes temporels et au voyage dans le temps, pour un résultat vraiment réussi. A lire!